Et 450 nuits plus tard...


Il y a eu les pleurs d’une grande sœur surprise de bon matin au boulot. Le sans-voix d’un papa qui pensait peut-être que sa soirée du jeudi serait liée à un pantalon ramené du pressing. L’étonnement d’une mère, déboussolée lorsqu’une petite voix lui lança à la fenêtre : « C’est à cette heure-ci qu’on rentre ? ». Et oui, tout a une fin. Même la Tourniquette. Après 450 nuits passées de l’autre côté de l’Atlantique, on a décidé de rentrer. En douce. Grâce à la complicité de D, de son chaton de Gil et à la bienveillance du tandem David-Christine alias les sauveurs de l’aéroport. Un secret bien gardé. Qui a fait sortir en deux secondes chrono un papy de son jardin adoré. Qui a laissé figer comme une statue de cire une mamie plus heureuse que jamais. Et qui a offert, sur un plateau, un joli cadeau d’anniversaire à Béa avec une marraine en chair et en os à serrer dans ses bras. On continue ?

Avec un Lucas circonspect au moment de nous ouvrir la porte d’entrée ou avec un Rémy serein et détendu au moment de nous offrir un petit Nespresso ? Emotions garanties à tous les coups. Et que dire lorsque la star se présenta à nous. Vous savez le loubard qui nous a joué un mauvais tour en venant sur Terre en notre absence. Entraînant par la même occasion l’une des phrases cultes du voyage signée Tata Léo : « Quand même, ma famille elle me manque. J’aimerais bien voir Eliott ». Et oui, cette fois, c’est sûr, tu ne fêteras pas tes six mois sans nous petit « dindon ».  On t’a touché, admiré, contemplé, vu à quel point tu étais heureux dans ton nouveau chez-toi et même réussi à te faire lâcher quelques sourires. Mission accomplie. Toi aussi, Man, il était écrit depuis la mi-janvier, date de la réservation de nos billets d’avion, que tu ne passerais pas un second 11 avril sans moi. Alors on s’est pointés au restaurant avec cinq minutes d’avance. Avec le Ptiot Alain et Florence en guise de complices, les retrouvailles ont été émouvantes. Sincères. Parfaites.

Il n’est pas facile de rentrer au pays après tant d’aventures vécues en binôme à l’autre bout du monde 15 mois durant. Merci à tous et toutes de faciliter notre acclimatation durant chaque seconde passée dans la Loire, en Alsace ou encore en Suisse. Mais s’il-vous-plaît, prenez soin de nous. Avec un régime champagne-vin-raclettes-sushis-chocolats-gâteaux-apéros-à-gogo-fromages-bières, on va bientôt passer de la taille de guêpe athlétique à celle du bonhomme Michelin… 

Commentaires: 7
  • #7

    D. (samedi, 30 avril 2016 08:55)

    Tu nous organise une cousinade sur Créteil Zozo ??

  • #6

    La Zozo family (lundi, 25 avril 2016 12:25)

    Snif , snif j'en ai les larmes au yeux :) ! Sacrée Tourniquette! Vous nous avez fait rêver pendant ces 450 jours, maintenant que vous êtes de retour dans notre fuseau horaire whattsap et FB s'affolent ;) !
    Qu'est ce que je vais lire maintenant au boulot pour me faire une petite pause (toujours bien méritée, bien entendue ;) !!)

    Bizous et à très bientôt en vrai :)

    PS : Zozo a hâte de vous rencontrer, donc si vous passez par la capitale (et que l'on n'est pas en vadrouille!), faites nous signe!

  • #5

    M&JP (lundi, 18 avril 2016 12:38)

    De l'émotion et de belles retrouvailles…. Ce fut de bons moments pour nous aussi, avons partagé, voyagé avec vous et surtout beaucoup apprécié vos récits superbement bien écrits….. Et comme dit n. ns ns sommes également amusés à lire les autres commentaires. Très bonne continuation à tous….Des bises à partager.

  • #4

    D. (lundi, 18 avril 2016 08:48)

    C'est vrai qu'on avait eu le scoop par Tournicotin : "Dans 2 minutes vous pourrez commenter le nouveau post. D'ailleurs D. tu n'as jamais commenté un post en 1er..."

  • #3

    n. (lundi, 18 avril 2016 07:01)

    Pour vous 450 nuits ... Pour moi 450 matins à ouvrir avidement La Tourniquette !
    Que ce soit pour y découvrir vos nouveaux récits, relire les anciens et aussi s'amuser des commentaires de mes amis lecteurs !
    Et aujourd'hui c 'est D. qui fait sa star ... Tout est possible oui ... mais bon bien avantagée quand même la tousine ! ;)
    Enfin bref ... France Info va retrouver une auditrice !
    Mille bezzzos à tous <3 <3 <3

  • #2

    la danoche ou Man ou Dany ou Maman (dimanche, 17 avril 2016 19:37)

    Quelle surprise.... ah oui le secret a été bien gardé !
    "Allez on se dépêche, c'est l'heure du restau ...."
    J'essaie de me mettre sur mon "31" et nous voilà partis sur Strasbourg .

    19h15 ...arrivée devant "la cloche à fromages " !
    Le p'tit Alain nous devance , Florence ( ma future avocate) et moi .
    Et là , avec un léger contre-jour , un grand garçon très mince , tout de noir vêtu se dirige vers moi .
    Je recule , m'étonne , vrai ou pas ...." Sylvain , c'est Sylvain ??"
    Je ne réalise pas , moi qui le croyait encore au Brésil pour au moins encore 2 mois !!

    On se prend dans les bras , je l'embrasse très très fort , avec la force qui me reste . 15 mois que mon garçon était parti à courir le monde ! Ouf enfin le retour !
    Tellement saisie que mon émotion est toute contenue . Pas une larme !

    Puis j'aperçois enfin pour de vrai , la belle et naturelle Léonie en pleurs ....que j'étreins .

    Merci à vous deux pour avoir modifié votre date de départ pour être présents en ce 11 avril 2016 à mon anniversaire et à celui de Sylvain ( déjà 31 ans ) !
    Des surprises comme ça , j'en veux tous les jours . Non , ne soyons pas trop gourmands !!

    Bonne acclimatation . Je vous vois toujours aussi complices , amoureux , heureux ....donc à deux cela sera plus facile !

    Serons à l'écoute , si souci , si préoccupation ou autre .
    Encore un grand merci pour cette venue . On vous embrasse bien fort .
    Pa & Man


  • #1

    D. (dimanche, 17 avril 2016 15:28)

    Wahou je suis la preum's sur cet article :) Tu vois tout est possible A......
    De belles photos et des belles retrouvailles, et on est bien content de vous avoir en chair et en os dans notre petit chez nous ;)
    Vivement le prochain atelier !
    <3 <3

Brésil : pour le Nord, on reviendra !

 

Mauvaise nouvelle. La Tourniquette doit repartir. Nos comptes de mangue ne sont pas équilibrés. Nous n’en avons englouties que 46 en 65 jours. Elles étaient tellement délicieuses. Et rafraichissantes avant de nous ébahir devant les chutes d’Iguazu, ou de nous plonger dans l’eau limpide d’Ilha Grande. Et bien énergisantes avant nos aventures à Petropolis. Mensonge, on reste tout de même en France. Et d’ailleurs, on vous raconte bien vite, toujours sur ce blog, la surprise de notre retour et nos impressions après 450 nuitées latinos.

Commentaires: 2
  • #2

    D. (jeudi, 14 avril 2016 11:53)

    Ahahahah sacrée Tourniquette :) Vous avez bien fait de garder le secret jusqu'au bout ! <3

  • #1

    n. (jeudi, 14 avril 2016 07:18)

    On s'était pourtant préparés ... Mais ça a marché ... Un jeudi soir !
    Voir en vrai .... Nos yeux n'étaient pas assez grands ...
    Toucher et bizzzouiller pour de bon ... Nos mains n'arrivaient pas à rester dans nos poches ....
    Dis mère-grand ... Pourquoi tu ne pleures pas ? ... Bizarement parfois les émotions se traduisent .... Bizarement !

Brasilia, une expérience capitale ?

 

29 MARS – 3 AVRIL 2016

 

On y va ? On n’y va pas ? Combien de fois le débat a-t-il été soulevé ? Souvent. C’est qu’elle est emmerdante à aller chercher cette Brasilia. Située au milieu de nulle part, à plus de 1000 bornes des côtes touristiques. Trente heures de bus aller-retour pour voir quoi au final ? Une cité créée de toutes pièces en avril 1960 après seulement 1000 jours de travaux ? Un concentré d’architecture moderne et futuriste ? Un symbole de folie humaine concrétisé par la volonté du président Kubitschek ? Les arguments pour le oui s’arrêtent là. Ah non… Dans les sept autres pays traversés jusque là, nous nous sommes toujours arrêtés dans la capitale. Ce serait quand même bizarre de rester deux mois au Brésil et de ne pas faire le grand huit non ? OK, allons-y. Au mieux, ce sera une belle surprise. Au pire, un raté en guise d’au revoir après 450 jours magnifiques passés en Amérique du Sud. Mais raconter Brasilia sans évoquer sa genèse, c’est comme renifler les tranchés de Verdun sans avoir la moindre idée de qui étaient les Poilus. Alors, pour faire vite et simple ça donne ça : le Brésil est grand, très grand. Vaste comme 15 fois la France. Problème, toute l’activité économique se concentre depuis la nuit des temps sur une bande passante de 400 kilomètres reliant, au Sud, Sao Paulo à Rio de Janeiro. Alors, pour donner davantage de relief à l’ensemble, le projet de création d’une nouvelle capitale à l’intérieur des terres, dans le but de mieux répartir les richesses et la population, germe. Dès le début du XVIIIe siècle. Puis ce fantasme  devient promesse électorale après son inscription dans la constitution de 1891. En 1956, Juscelino Kubitschek arrive à la présidence et décide (enfin) de se lancer dans le grand bain. Brasilia verra le jour. C’est certain. L’architecte Niemeyer s’occupera des bâtiments officiels. Lucio Costa des infrastructures routières et Burle-Marx des espaces verts. Dans des conditions de travail déplorables, les ouvriers réalisent le miracle. En moins de 3 ans et demi, Brasilia est passée d’une simple croix sur le sol désertique à une capitale érigée en grandes pompes sous les yeux ébahis du monde entier.

 

Et ne croyez pas que cela ait été fait à la va comme je te pousse suivant des traits grossiers et imprécis. Ah non, pas du tout. A Brasilia, on voit grand. Très grand. Avec un lac artificiel en guise de frontière et un plan pilote très précis respectant scrupuleusement celui… d’une maquette d’avion. Rien que ça. Sur les ailes se concentrent les quartiers résidentiels. Dénués de charme et tous numérotés. Avec dans chaque bloc, une école, des commerces et des lieux de culte pour que chacun puisse vivre en autosuffisance. Si à Commelle-Vernay, les Place habitent au 237 route Touristique et qu’à Mittelhausbergen, les Clement se concentrent au 6 rue des Vignes, du côté de Brasilia, certains s’endorment au numéro 504 dans le lieu d’habitation H basé dans le secteur SCHJL. D’autres au croisement de la 702 et de la 512 derrière la barre d’immeuble coincée entre les allées I22 et D54. Loin de ce charabia, dans l’allée centrale, place à l’axe gouvernemental. Propre, clair, espacé, précis. Aux ministères alignés une esthétique communiste se succèdent bâtiments officiels et monuments  encadrés par une deux fois six voies à rendre fou n’importe quel trekkeur urbain (nous, quoi). Au bout du bout, dans le cockpit appelé pour l’occasion Place des trois pouvoirs, se font face, le Palais de la présidence, les deux tours du Congrès et le Tribunal suprême fédéral. Voilà pour la symétrique Brasilia. Vu d’en bas, du trottoir, ça surprend. Les courbes du musée national détonnent dans le paysage urbain. Autant que le vide laissé par le manque d’expositions présentes sous son énorme chapiteau. A deux pas, la cathédrale du XXIe siècle marque des points. Sous sa couronne d’épines en guise de toit. Bon, ça ne vaut pas les 10 000 vitraux bleutés du sanctuaire Don Bosco mais quand même. Pour la Tourniquette, l’art contemporain est souvent un art comptant pour rien. Pas ici. Même si parfois, on n’aime pas, on prend toujours plaisir à goûter des yeux cette superposition d’idées et réalisations farfelues. Comme ce théâtre aplati. Ou ce magnifique stade Mané Garincha, déserté depuis la coupe du monde et transformé en parking pour autobus.

 

Mais c’est bien vu d’en haut que Brasilia met une claque. Et se révèle. Aucune autre ville au monde n’offre un tel panorama. Aussi paradoxal. Entre vide et activité incessante. Entre espaces verts et concentration de barres d’immeubles. Entre rigueur et formes généreuses. Brasilia se voulait une ville futuriste ? C’est réussi. Brasilia se voulait une cité où progrès social et épanouissement citoyen feraient bon ménage dans un avion de 400 000 places quadrillé par les services étatiques ? C’est raté. Car très chère Brasilia, tu n’as aucune âme et au final très peu de charme. Dans tes ailes, ta population s’agglutine. Et plus on s’écarte de ton centre, plus le pouvoir d’achat diminue. Au loin, les cités satellites se développent. Avec son lot de paupérisation. Aujourd’hui, 2,5 millions d’habitants résident en ton sein. Six fois plus que le nombre prévu au départ. Pari manqué ? Non, pari osé. Comme celui de venir te rendre visite pour boucler une Tourniquette à ton image. Complètement folle.

Commentaires: 1
  • #1

    la danoche (mercredi, 13 avril 2016 06:55)

    BRASILIA .....et en lettre capitale !!
    De TOI née en 1960 ln dit que tu es : jeune , belle , contemporaine , dans le vent ....
    De MOI on dit que je suis : vieille , plus "in", d'un autre temps ...
    REALMENTE NI TENGO SUERTE !

    Comme quoi ça ne s'invente pas ....rue des vignes ....et oui , chez les Clément on aime le bon vin !!

    Le grand huit est bouclé .
    Avons été derrière vous durant ces 15 mois , en attendant toujours la suite de vos récits , pour apposer notre signature ....après les uns , les autres ......un peu en file indienne .
    Merci pour tout la Tourniquette et à très bientôt chez nous !
    Biz

Ouro Preto, la ville doree, nous A BLINDE...LE BIDE

24-28 MARS 2016

Jean-Pierre Coffe s'en est allé tranquille. A Ouro Preto, la Tourniquette a dégusté. Et ce n'était pas "de la merde". On vous conseille d'avoir le ventre plein en lisant ce texte. Afin d'épargner les gargouillements de ventre à votre voisin. Bon, oui, on l'avoue. On a un peu craqué. On a deserté les cuisines de notre auberge pour goûter les specialités locales. Car au Brésil, la region du Minas Gerais (dont Ouro Preto est la capitale historique) est une fine gourmande. On avait déja testé les "salgados" (lors de nos longues attentes de bus). Des beignets fourrés à la viande, au fromage, au poulet. Les "pao de queijo" aussi, une gougère moins raffinée. Vendus partout, dans les étals des "lanchonetes", ces snacks où jouent du coude le bleu de travail, le costard cravate et...la Tourniquette. Mais jamais on avait posé nos jolies fesses face à une petite bougie. Et bien se faire plaisir, ça fait plaisir. On a ainsi découvert de drôles de légumes comme le gombo ou la feuille de couve. On a teste les "feijao" en purée. Et goûter au succulent "tropeiro mineiro" : de la farine de manioc, des pois rouges écrasés, des oeufs brouillés, avec du lard. Par contre, on aurait préféré ne jamais avaler une goutte de vin brésilien. Ca pique. Quoiqu'avec une "goiabada com quejo", une pâte de fruit de goyave sur une tranche de fromage, ça passe mieux ! Et on ne vous parle pas du cépage portugais enfilé avec une pizza d'une rare classe. Ca y est mon ventre gargouille. Filons donc dans l'autre Ouro Preto. Celui où l'Histoire se lit sur les pavés grossiers et ruelles escarpées. Les maisons blanches et églises perchées. Ou les bijouteries bourrées de pierres précieuses. Ce sont ces dernières qui ont donné naissance à la ville. La plus noble de toute. L'Or. Le premier filon est decouvert en 1693. Il est enveloppé d'une pellicule d'oxyde de fer noire. Ouro Preto, l'Or  noir. Et extrait par les colons pendant 100 ans. Si les sous-sols en contiennent encore (un tout petit peu), c'est le fer qui fait aujourd'huí la richesse du Brésil. Le géant latino en est le 2e producteur mondial. Donc pour la topaze impériale, la chouchoute de Tournicotin, et les autres, un peu violette, rouges, rose, aux noms trop compliqués, c'est au musée de minéralogie que l'on a fait reposer nos estomacs. Bien vite remués face au pilier sur lequel a été pendu puis écartelé Tiradentes. Le leader des Infidèles, contre la Couronne portugaise en 1789. Ouro Preto a aussi conservé sa colosse demeure et la prison où étaient torturés ces révolutionnaires. Résumons, à Ouro Preto, on bouffe, on se remémorre. Et...on célebre Jésus. SURTOUT lors du week-end de Pâques. La passion du Christ en procession, des déclarations en fleurs séchées sur le sol, les cloches des 22 bâtiments religieux qui se répondent. Ca ne vous donne pas soif ? Nous si. Allez, une Devassa bulleuse et fraiche. Cette biere industrielle du coin doit son nom aux libertines OU aux procès intentés  aux Infidèles. C'est selon. Bref. L'Aleijhadinho, lui, ne s'est jamais immiscé dans le débat, le Michel Ánge Brésilien, lépreux s'est fait fixer burin et marteau au bout des moignons. Pas de bras, pas de binouses ! A Ouro Preto où il nait et a vécu  au XVIII, "le petit estropié"a trainé sa patte dans la plupart des églises. On raconte même que des morceaux de sa chaire jonchent encore les parvis. Meuuuh non, c'est pas vrai.

Commentaires: 2
  • #2

    la danoche (jeudi, 31 mars 2016 19:51)

    En ce WE de Pâques, bonne bouffe au menu , mélangée aux rites religieux . ....humm génial !
    Pour digérer , aller à la chasse .....à "l'or noir" ...( à défaut d'oeufs ) !
    Digestion passive au soleil .....pas top ! Vous allez vous faire sonner "les cloches " !!
    Bizz

  • #1

    n. (jeudi, 31 mars 2016 19:18)

    Quelque soient les cuisiniers, quand la cuisine est bonne ou originale ou les 2 à la fois, les papilles sourient et les étoiles, c'est dans les yeux qu'elles sont !

Tiradentes, c'est le pied !

21-23 MARS 2016

Le village chouchou du voyage ? Et pourquoi pas ! Bon OK, il lui manque peut-être une entrée maritime pour grimper tout en haut de la pyramide… Mais pour le reste, il a plus d’un tour dans son sac pour charmer le touriste. Et le faire succomber. Historiquement parlant déjà, il est le berceau de l’indépendance de la future nation brésilienne puisque c’est là que son leader révolutionnaire Tiradentes vit le jour. Excusez du peu. Un dentiste de profession qui n’a pas hésité à ramener sa fraise sur le devant de la scène afin de soigner les maux lusitaniens à la racine. Chapeau l’arracheur de dents ! Et puis, d’un point de vue stylistique, il possède toute la panoplie du lieu beau gosse avec ses ruelles pavées, ses maisonnettes blanches, ses portes fenêtres multicolores, ses tuiles à la provençale, ses places ombragées et ses églises envoûtantes. Il y a ici comme un air de déjà vu avec Paraty ou la Colombie. Une ambiance sereine, apaisée dont jamais on ne se lasse. Même avec un pied « dents de la mer », l’envie de faire 150 fois le tour de la cité aux 7000 âmes n’est jamais très loin. Petite promenade à la cascade sous soleil radieux, visite des boutiques d’artisanat et pause privilégiée sur les collines pour voir la belle de nuit, la Tourniquette s’offre là un programme digne d’une  maison de retraite. Tout doux, tout doux. Avec une chambre privative confort et le meilleur buffet petit-déjeuner dégusté depuis août dernier à Sucre. Calme, luxe et volupté. Pendant ce temps-là, des détraqués se font sauter à Bruxelles, du sang coule à Palmyre et 15 000 tonnes de chocolat s’apprêtent à envahir les palais français. Maudite télé va !

 

Commentaires: 4
  • #4

    M&JP (jeudi, 31 mars 2016 22:50)

    Bien raison la tourniquette, sachez profiter et surtout soignez bien petit pied…… Bizzzz

  • #3

    n. (mardi, 29 mars 2016 18:34)

    Nous pas de chocolat ..... Juste un bébé Eliott à croquer !

  • #2

    D. (mardi, 29 mars 2016 14:21)

    Repos bien mérité :) Vous avez bien raison d'en profiter !

    De notre coté nous avons profité de qql jours avec Z. pour lui apprendre à croiser les bras :) Mission accomplie !!

  • #1

    la danoche (lundi, 28 mars 2016 15:23)

    C'est bien à pied ou à cloche - pied , que la Tourniquette s'aventure dans les rues de Tiradentes , en levant , certainement un peu le pied !
    Pas encore de maison de retraite en vue .... !
    Ayant trouver chaussure (ou basket) à son pied , j'espère que Tournicotin sera bientôt remis sur pied pour prendre à nouveau .....son pied !
    Bizz à vous deux dans ce pays où Pâques doit se fêter "en grande pompe " !

Petropolis aux frais de l'empereur !

16-20 MARS 2016

A chacun son colon. L’Amérique latine dans son écrasante majorité a dû composer durant des siècles avec l’envahisseur espagnol. Le Brésil a fait dans l’original avec le Portugal comme pays souverain. Bonne pioche pour les ancêtres de Cristiano Ronaldo. Main d’œuvre africaine bon marché et docile, richesse minéralogique incroyable et jackpot dans la cagnotte avec de l’or à foison garnissant les navires pour l’Atlantique pendant près de 250 ans. Quand les premières sirènes de l’indépendance se firent entendre à la fin du XVIIIe, les Européens matèrent les rébellions avant de finir par lâcher du lest au début des années 1810. Sur le papier seulement rassurez-vous. Le royaume du Portugal devenant juste l’empire du Brésil indépendant gouverné par Dom Pedro II, septième enfant du roi Pedro Ier… au sang 100% lusitanien bien sûr.

Tout ça nous amène donc ici, à 68 kilomètres au nord-est de Rio, dans la charmante Petropolis, ville d’altitude posée au creux des montagnes, à 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est là, que le fameux Pedro II et toute sa famille décidèrent d’installer au XIXe siècle leur résidence estivale. Entraînant dans leur sillage tous les puissants de l’époque, de l’avocat carioca au médecin réputé en passant par les barons et dirigeants de grande notoriété. Évidemment, ça en jette dans le décor en termes de villas bourgeoises colorées alignées sur la chaussée. De la bleue et jaune à la véranda en fer forgé aux manoirs cossus jusqu’au palais de cristal offert par le beau-fils français de sa majesté, il y en a pour tous les goûts. Surement pas pour toutes les bourses… Dans ce semblant de conte de fées, une rivière, surplombée de ponts en bois de teinte rougeâtre, nous guide jusqu’au fameux palais de PII et de toute sa clique. Alors oui, la couronne impériale sertie de plus de 600 diamants ne peut que susciter l’admiration. Tout comme la tenue de sacre parfaitement conservée et ce, jusqu’aux petits souliers de Monseigneur. Rien ne manque à l’appel, du violon de Madame Thérèse à la lunette astronomique du maitre des lieux. Orchestrée dans une scénographie impeccable, la visite des appartements est instructive, complète, riche. En un mot, passionnante. Dommage qu’elle s’effectue en chaussons type patins à glace, pour ne pas froisser un parquet que messieurs les agents de sécurité foulent pourtant gracieusement avec leurs Rangers taille 45. A quelques pas de là, la demeure d’un certain Alberto Santos-Dumont nous ouvre ses portes. Inconnu au bataillon, né sans sceptre dans le placard et sans pièce d’or dans la main, il figure au panthéon de l’aéronautique grâce notamment à des vols célèbres réalisés en 1906-1907 à Paris sous la Tour Eiffel. Sa maison-musée dans laquelle il finit sa vie en 1932 a au moins le mérite d’éclipser quelques minutes durant l’omniprésence de la figure du bon vieux PII à la barbe blanche.

Car tout empereur mégalo qu’il fut ; à la base, notre venue dans la belle Petro n’est pas liée à son illustre passé. Mais plutôt à son trek de 30 kilomètres la reliant à sa voisine Teresopolis à travers le parc national da Serra dos Orgaos. Une marche sensationnelle offrant de très beaux points de vue sur Rio par temps clair et un panorama de dingue depuis la chaîne de montagnes dite du Doigt de Dieu à 2250 mètres d’altitude. Sacs vissés sur le dos, prête pour avaler du dénivelé pendant 72 heures, la Tourniquette tape sereine a la porte d’entrée de l’espace vert protégé. « Bonjour on veut rentrer, marcher et dormir deux nuits sous tente ». « Avec plaisir, ça fera 270 reais (environ 65 €) », concède ce voleur de guichetier administrateur. Car devinez quoi ? On n’a pas cette somme sur nous ! Adieu fameuse randonnée, nous, on rentre à la maison tête-basse. Ou pas. Un chemin sur notre gauche indique : pic de l’Alcobaça (1811m) à 2 heures de là. Toujours mieux que rentrer bredouille non ? On ne sait pas à quoi s’attendre mais on y va. Avec Renaude sous le bras, tout plein de nourritures et beaucoup d’eau, il ne peut pas nous arriver grand-chose. Si ce n’est une agréable surprise. Et bim, en plein dans le mille. Pendant 2 jours, on va sillonner la zone en mode aventuriers. Dans la jungle, les plantes ciselées auront raison de notre peau. Pas de notre moral. Après quatre heures passées à s’enfoncer dans l’enfer vert, vient le temps de la douche dans la rivière. Rafraîchissement et dépaysement garantis. Puis un abri de grotte se pointe. On passera la nuit là. Seuls au monde, dans la forêt où il fait noir à 18 heures, aucun ours ou boa géant viendra nous engloutir. On rigole mais sur le coup, on ne bombait pas le torse non plus ! Le lendemain, après une ascension éprouvante, Renaude se déploie en haute altitude. Isolée. Au sommet de l’Alcobaça. Avec une vue à 360 degrés sur Petropolis et les villages environnants. Des lumières par millier le soir venu, le calme plat, le monde des humains qui grouille en bas. Et nous, 800 mètres plus haut, tels les rois du monde posés en mode Roméo et Juliette. Inoubliable. Le tout pour la bagatelle de 0 real. Comme quoi, pas besoin de posséder un empire pour faire de belles affaires en territoire brésilien.

Commentaires: 2
  • #2

    La Zozo family (mardi, 29 mars 2016 14:27)

    Hahaha! Sacrée Tourniquette :) !! Les bons plans ne vous échappent (presque) jamais...

    Gros bizooouuusss!

  • #1

    la danoche (lundi, 28 mars 2016 10:59)

    Après les bourgeois fortunés , place aux aventuriers fauchés !
    Adieu la saga des "Montaigu - Capulet " ....bonjour au nouveau mode instauré par les " Léo - Syl " !!
    Plein de belles choses ....
    Bizz

Rio de Janeiro : en attendant les JO !

9-15 MARS 2016

Usain Bolt et Cie ne sont pas encore là. Mais c’est tout comme. Cinq mois avant l’événement interplanétaire le plus attendu de l’année, Rio de Janeiro a déjà la tête tournée à la préparation de ses JO. Rénovation des édifices et musées à tout va, lancement d’une brigade policière zéro déchet, arrivée sur le marché de bus équipés d’air conditionné, panneaux signalétiques à gogo pour encourager la marche touristique,  Rio se transforme à vitesse grand V. En bien ? « C’est une bonne chose pour la cité, oui. Tout va être plus simple, plus pratique, plus fonctionnel. Je suis très content que les Jeux Olympiques se déroulent ici », avoue, fièrement, Antonio, notre hôte durant une semaine. Pas sûr cependant que les innombrables mendiants croisés aux quatre coins des rues de Lapa ; ainsi que les deux tiers des Cariocas vivant à la limite du seuil de pauvreté, partagent cet avis devant tant de millions dépensés dans du paraître… Passons. Surtout que même le Christ Rédempteur de Corcovado ne semble bouger un orteil pour ces Sans Voix, du haut de sa colline perchée à 704 mètres d’altitude. Et encore moins ses mains d’une longueur impressionnante de 3,20 mètres chacune. Mais excusons-le. Car il a bien souvent la tête dans les nuages le pauvre… Oui, oui, nous pouvons en attester avec deux heures passées à ses côtés en compagnie d’une grosse centaine de touristes pour simplement cinq minutes de visibilité intégrale sur sa silhouette monumentale ! C’est peu certes, mais pour un prix d’entrée de 3 euros obtenu après 1h45 de rando à la verticale passée au milieu d’un toucan, de singes et d’un serpent invisible, c’est plutôt chouette. Même pas de vue sur la baie de Guanabara ? Peu importe, Rio sait toujours se rattraper. Un bus et un téléphérique plus loin, le Pain de Sucre nous régale avec un 180 degrés nous menant de l’aéroport au Centro en passant par les quartiers populaires de Botafogo, Flamengo et la fameuse plage de Copacabana. Ahhh, Copacabana. En voilà un nom qui fait rêver. Son sable blanc, ses filles en bikini et  ses futures stars du ballon rond. Mouais ça, c’est pour la carte postale. En vrai, c’est surtout joueurs et joueuses de volleyball qui s’affrontent au milieu d’une population quelconque sous des barres d’immeubles qui vieillissent mal. Avec en fond, 700 000 manifestants demandant le départ express de leur présidente Dilma Roussef impliquée dans une sale affaire de corruption.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Pique-niquer là, tout près de l’eau, sur un rocher, comme si de rien n’était, entre océan et favelas, ça vaut le détour. Comme beaucoup de choses à Rio finalement. Elle n’a peut-être pas la beauté d’une Buenos Aires, ni la folie d’une La Paz et encore moins le centre historique d’une Quito mais elle seule nous offre un tel puzzle géographique. De Santa Térésa le petit Montmartre aux arches blanches de Lapa, l’artiste chilien Selaron nous amène d’abord un peu plus près des étoiles avec son escalier recouvert de céramiques du monde entier. Puis, comme Lavillenie prochainement, l’architecte fou Niemeyer nous conduit au sommet en revisitant l’architecture religieuse avec sa cathédrale métropolitaine en béton, sorte de tipi indien posé en pleine jungle urbaine. Par contre, pour ce qui est de la visite de la superbe bibliothèque portugaise du XIXeme siècle, de celle de la bâtisse França-Brasil ou encore du mythique stade du Maracaña, le sprinteur jamaïcain et consorts pourront nous en donner des nouvelles par voie postale. Car aujourd’hui, c’est portes closes et programme d’embellissement pour août prochain. Du coup, on s’est rabattus sur le musée du futur ou musée de demain. Une sorte d’initiative municipale voulant interroger l’être humain sur sa condition actuelle, sa place dans le futur et sa vision sur le long terme. La Tourniquette a joué le jeu. Résultat, pour la Machine, l’un est un Martien mélancolique, l’autre un scientifique confus. Si Rio le dit…

Commentaires: 3
  • #3

    D. (mardi, 29 mars 2016 14:22)

    Tu l'as ramené dans tes bagages ton grand copain tout blanco Tournicotin ?

  • #2

    la danoche (lundi, 28 mars 2016 08:51)

    "L'homme de Rio" ....ça y est ...on y est !!
    Belle imitation du Christ Rédempteur !

    En fonction des résultats de son équipe de foot favorite , une copie confirme existe "malheureusement" à la maison !
    Ah sacré " père " !!
    Belle ville , bises

  • #1

    n. (mardi, 22 mars 2016 06:40)

    Superbe photo ! .... Bon allez .... La 1ère aussi Tournicotin ! ;)
    Bezzzos <3<3<3

Welcome to the " ZooParty" in Ilha Grande !

5-8 MARS 2016

« T’as pris les tomates, le fromage et les saucisses dans le frigo ? », s’inquiète tout à coup Tournicotine. Tranquille pépère dans son siège de bus reliant Paraty à l’embarcadère d’Ilha Grande, son acolyte déchante : « Euh non, tu ne les as pas toi ? ». Ça, c’est fait… Adieu les provisions pour les futurs sandwiches insulaires. On paiera le tout au prix double sur place comme des pigeons. « Venez ici madame, un bracelet rose pour vous et un bleu pour monsieur », lance la proprio du camping dans le but d’identifier ses clients. Chouette alors… Je vous laisse imaginer les yeux de Madame sur l’instant ! Heureusement, aucun jouet robotique ou de petite poupée ne nous attend en guise de cadeau de bienvenue… Seulement un cadre paradisiaque. Et posée au milieu de montagnes tropicales nichées sur des falaises abruptes dominant des eaux propres et limpides, se pointe une Tourniquette qui retrouve (très) rapidement le sourire. Euh, ça, c’était avant que le soleil ne se couche sur Renaude quatre jours durant. Chaleur étouffante, moustiques à gogo, nuits impossibles… vraiment, ce n’est pas toujours simple la vie de fourmis voyageuses. A part ce désagrément, Ilha Grande a tout de même réussi l’impossible. Détrôner Paraty dans notre idéal de paradis.

Simple cout de chatte ? (désolé pour le langage mais pour la métaphore filée animale, l’expression m’est utile) Même pas. C’est juste que notre binôme a eu du flair pour le coup. Accompagnés par nos fidèles amis les chiens randonneurs, on s’est offert le pico de Papagaio. En français, le pic du perroquet, situé 950 mètres au-dessus du niveau de la mer. Une marche de 5 heures aller-retour en pleine jungle conduisant au deuxième plus haut sommet du coin. Et évidemment, c’est le pied. Surtout la vue finale à 180 degrés sur l’océan, le village et les îlots… simplement délicieuse.  Bien davantage que nos pains de mie aux tranches de porc qui ne cassent vraiment pas trois pattes à un canard. Mais bon, la faim de loup est passée. Pas le temps de dormir comme un loir, la faune et la flore sont en ébullition. Des écureuils. Des papillons. Et même… des singes hurleurs. Quatre. Papa, maman et les deux bambins se balancent au-dessus de nous. Plus loin, un bébé d’une autre espèce se fait les dents contre le bambou. Tandis que des lémuriens nous feraient presque la grimace. Un festin visuel du plus bel effet. Et aussi sonore lorsque la balade se déroule aux cris stridents de ces bêtes à taille humaine qui gueulent comme des putois. Poule mouillée Tournicotine prend alors le taureau par les cornes et glisse comme une couleuvre à travers la végétation luxuriante.

A peine le temps de filer comme un lièvre que l’eau turquoise de Lopes Mendes nous fait les yeux doux. Pour le site internet Elle, cette plage fait partie des 20 plus belles au monde. OK, voyons ça de plus près. Le sable blanc crisse sous nos pieds, l’eau est chaude et transparente, des palmiers nous font de l’ombre, oui nous sommes fiers comme des coqs d’y avoir trempé nos petons.

Le lendemain, à quelques kilomètres de là, des poissons multicolores partagent notre bain de l’après-midi dans une jolie crique. C’est alors que des requins portant masques et tubas se pointent pour rompre le silence et la sérénité ambiante. Posons-leur vite un lapin et rentrons au bercail. Mince. Un crabe aux allures de mygale nous coupe le chemin du retour. Cette fois, on est faits comme des rats ! Mais non, « blaguouse »,  il se révèle doux comme un agneau. Ouf. Sauvés. Il y a peut-être eu anguille sous roche au départ mais Ilha Grande nous a finalement fait hurler de plaisir 100 heures durant. Sous le ciel bleu, avouons-le, la Tourniquette a vu la vie en rose. 

Commentaires: 3
  • #3

    La Tourniquette (jeudi, 10 mars 2016 00:37)

    "n.", nous voilä faits comme des rats !

  • #2

    D. (mercredi, 09 mars 2016 10:06)

    J'imagine Tournicotine qui monte sur ses grands cheveaux suite à l'attribution de son précieux bracelet rose...elle vous a pris pour des pigeons?

    En tout cas j'irais bien lézarder sur une des 20 plus belles plages du monde :)

  • #1

    n. (mercredi, 09 mars 2016 06:36)

    La théorie du genre frappe partout !
    Mais ouf la Tourniquette voit la vie de la couleur du sexe dit faible ! c est t-y pas beau ! ;)
    Quoi qu il en soit ... A CV vous risquerez de partager votre lit avec Ramses ... Même plus peur !

Paraty, c'est PLUS QUE le paradis 

2-4 MARS 2016

Les assidus, ou ceux qui lisent entre les lignes, l’auront remarqué. Dans notre doublette, il y en a un qui aime particulièrement l’organisation. Compter le nombre de fruits achetés, étudier le parcours à venir, donner des chiffres bien précis. Puis il y en a une qui préfère l’inattendu et la surprise.  Et parfois, ça donne des situations un peu cocasses. Comme lorsqu’il y a quelques jours, à quelques heures de notre débarquement dans la ville concernée, lors d’une conversation dont on a déjà oublié le début et la fin, Tournicotine se rend compte que « ah, mais il n’y a pas 1,5 millions d’habitants à Paraty ?» - « Bah, non, 40 000 au plus », balance son (bien informé, bien utile - ne me quiiiiiiiiite passss) Tournicotin. Il y en a qui se serait senti bête, j’aurais peut-être dû. Mais je ne suis plus à une bourde près. Au contraire, j’ai explosé de soulagement. La fourmilière attendra Rio de Janeiro, et c’est tant mieux. Du coup, on aurait pu titrer (soufflé par un des membres de ce voyage trop cool, bien informé et bien utile) « Paraty c’est le Paradis ». Mais bon, ça aurait été un soupçon trop facile, pour cette si fascinante destination.

Car Paraty, certes c’est le paradis, mais c’est surtout comme un carambar bi-goût avec un fil qui s’étire à l’intérieur (génération 90 ouais ouais). D’extérieur, ça fait envie. Des ruelles pavées pour le centre historique. Façonné de maisons blanches aux toits de tuiles. Parées de fenêtres et portes boisées. Colorées. Tout comme les bateaux qui squattent le port. Il y en a des roses, des bleus, des jaunes. Aujourd’hui, c’est un musée à ciel ouvert, mais à l’époque coloniale, cette citée bourgeoise était le port principale pour l’acheminement des minerais vers le Portugal. Et Paraty, lorsque l’on s’enfonce un peu plus, ça régale complètement les routards que nous sommes (comme le fil qui s’étire à l’intérieur des carambar, donc. Au cas où vous seriez perdus dans la comparaison).

A quarante-cinq minutes de bus, se trouvent les plages de Trindade. On a essayé de faire un classement (encore une idée du gars bien informé et bien utile), on n’est pas d’accord sur l’ordre, mais celles-ci sont parmi les plus belles de la Tourniquette. L’eau est d’un bleu-vert émeraude (eeeeeh ouais). Le sable, blanc (quoique, un peu trop de feuilles d’arbres pour le type bien informé et bien utile, qui devient un peu « re-lou » pour le coup). Et pour surplomber le tout, la Mata Atlantica, cette forêt tropicale océanique, propre au Brésil. Du coup, on a titré, Paraty, c’est PLUS QUE le paradis. 

Commentaires: 3
  • #3

    La Zozo family (lundi, 14 mars 2016 14:17)

    Mais c'est un blog de gourmands ici :) ! (moi mes préférés c'était avec le fil vert!!!)

    Bon, le Brésil ça fait aussi envie... Comment va-t-on faire pour visiter tous ces coins que vous nous faites découvrir :) ! Facile, me direz-vous... Tournicotez vous aussi :) !

    Bizous kissous!

  • #2

    M&JP (lundi, 07 mars 2016 11:57)

    ça fait rêver, c agréable à lire, bravo…..Y a t'il du chocolat à Paraty?

  • #1

    n. (lundi, 07 mars 2016 06:39)

    La génération carambar ungoutcaramel a quand même réussi à comprendre la comparaison ! ;););)

Mains dans la boue et moue...stiquaire !

23 FEVRIER – 1er MARS 2016.

La carcasse sur roues patine mais ne flanche jamais. Sa couleur bordeaux est bien délavée. Du frein à main ne reste plus que le manche. Et des sièges, s’extraie une poussière terreuse. La douceur des phares peine à percer le noir de la nuit. Mais Thiagy connait la route par cœur. C’est qu’à Sao Lorençao, une ville de 40 000 habitants, il y vient trois fois par semaine pour donner des cours d’anglais. Et ce n’est pas si loin que cela. En vingt minutes, après des pentes bien raides et des flaques débordantes, l’embarcation se stoppe. On ne voit pas grand-chose, mais l’univers sonore ne trompe pas. Ici, c’est la cambrousse. Sao Paulo semble déjà si loin.

Notre chambre escarpée aussi, car une semaine durant, c’est le « chalet » qui va nous héberger. Une confortable pièce unique, pour un grand lit et une cuisine.  A une trentaine de pas du « Moksha in the clouds », la demeure bazardeuse de Maria et Thiagy. Moksha, dans l'hindouisme, signifie "espoir d'une libération spirituelle". Espérons donc que la Tourniquette soit à la hauteur de cette deuxième expérience workaway. Les thermes et les balades au cœur des grands espaces nord-argentins ne sont pas au programme. L’heure est à la construction. Et pas n’importe laquelle, la bio-construction. Une méthode où le ciment, la colle et tout autre ingrédient chimique sont proscrits. Pour laisser place à l’argile, le sable, l’eau et la paille. « Ça ne coûte pas beaucoup d’argent mais ça demande beaucoup d’énergie humaine », résume Thiagy. Ce quadragénaire au look d’ado mal fringué serait un ovni pour beaucoup d’Occidentaux. Natif de la région, il a ensuive vécu pas mal d’années à Londres. Puis, avec sa compagne, ils ont décidé de fuir l’opulence et le bruit pour élever leurs enfants au calme, loin de la pollution sous toutes ses déclinaisons. Ils sont végétariens, elle, fabrique des vêtements, lui, des instruments de musique. Les enfants, âgés de 2 mois à 8 ans, vont à l’école rurale du coin et se prélassent dans les hamacs. Des poules se baladent dans le jardin, à la recherche des déchets organiques éparpillés par nos compères. Et pour cacher le béton, déjà bien présent sur leur maison, ils s’initient à la bio-construction. Avec l’aide de Pablo, un professionnel espagnol débarqué avec sa famille pour trois mois. Nos esprits formatés s’interrogent sur l’efficience d’une telle technique. « Et le Taj Mahal, en Inde ? », rétorquent les maîtres à leurs disciples. Pas faux. Mais Thiagy est moins bon élève que les 20 000 bâtisseurs du Taj au XVIIème siècle. Ca l’amuse plus qu’il ne le fait avec soin. Notre mur extérieur tiendra-t-il aussi longtemps ? La pluie battante, chaque après-midi, l’abîme déjà. Et la cloison, intérieure, faite de paille tressée et recouverte d’argile ? Nous ne serons pas là pour le voir. N’empêche que rencontrer des personnes qui font et pensent différemment, ça fait du bien. Autant que ce lieu paisible. De part et d’autres du chalet, des chemins relient les bourgades environnantes. L’ancienne voie d’acheminement des minéraux (la région du Minas Gerais en est fournie, on le découvrira dans quelques semaines) vers le port de Paraty, le principal sous l’ère portugaise. Ces accès sont aujourd’hui l’occasion d’un immense pèlerinage religieux annuel. La Tourniquette les parcourt. Presque seule au monde. Qu’est-ce qu’ils sont beaux ces prés verts. Ce ciel bleu. Cette terre ocre. Ici et là, un papillon, des vaches et des chevaux. Quelques maisons blanches et un centre de « détox » où les participants jeûnent 21 jours durant. Les bananiers et les guayabas rappellent sans hésitation la Colombie.

Malgré ce cadre enchanteur, il y a un des travailleurs qui n’est pas déçu de partir vers d’autres aventures. Car la nuit venue (dès 19 heures !), le bruitage nocturne s’éveille. Et les deux énormes nids de guêpes jouxtant les deux portes d’entrée s’agitent. Richard, notre coloc’oiseau, prend place sur sa poutre. Pepito, le papillon de nuit et sa bande de potes s’affolent autour de la lampe. Alors que Cruella, la « guêpe mutante », tente l’incrust’ à notre « stique-mou party ». Facile, le chalet est ouvert aux quatre vents. Sans oublier les araignées, les moustiques, les fourmis king size et les varans obèses. Mais notre gaillard a survécu. Vous voulez son secret ? S’endormir la tête sandwichée entre deux oreillers, en guise de protection. « Même ta tante Christine serait partie en courant », clame-t-il fièrement. Kiki, si tu veux relever le défi. C’est à une dizaine d’heures d’avion de Lyon, puis à six heures de bus de Sao Paulo, et à vingt minutes de carcasse sur roues de Sao Lorençao. Tu verras, c’est sympa. 

Commentaires: 4
  • #4

    La Zozo family (lundi, 14 mars 2016 14:12)

    Et qui c'est qui va avoir une super cabane dans le jardin de Papi Bouli et Mamie N.... C'est le petit E. :) !!!

    hahahaha!

    Continuez bien les bourlingueurs! Gros bizouuuuuus!

  • #3

    D. (mardi, 08 mars 2016 08:44)

    C'est quand meme technique la bio-construction...

  • #2

    M&JP (lundi, 07 mars 2016 11:40)

    de vrais bâtisseurs, de plus écolos…..bravo et besos

  • #1

    n. (jeudi, 03 mars 2016 13:01)

    Encore une fois de belles rencontres pour vous ...
    et pour nous un Tournicotin qui nous fait bien rire !

Sao Paulo : ville affaires, ville misère

16-23 FÉVRIER 2016

C’est effrayant à quel point on peut se sentir pas si petit que cela dans une ville à la densité de population exubérante. Car débarquer à Sao Paulo, c’est craindre de se faire étouffer par la foule du métro, la hauteur des gratte-ciel et la gronde des hélicos. C’est croire qu’il va y avoir du monde partout, tout le temps. Normal au vu des chiffres : 11,5 millions d’habitants, 22 millions avec la périphérie. La plus grande agglomération de l’hémisphère sud, la cinquième du globe. Mais pas du tout. L’individualisme a-t-il triomphé à Sao Paulo, au point de la « ghettoïser » ? (Tournicotin, tu as deux heures).

De faire que chaque quartier a son style architectural, sa classe sociale prépondérante, son rythme de vie. Et que l'on s'y sent dans une ville à taille humaine. Certainement. Malheureusement. Pour joindre Santa Cécilia, le quartier de notre auberge, il faut trotter un bon kilomètre depuis le métro. Un coin populaire, car vivant, marchant. Des lanchonetes, ces snacks brésiliens où l’on mange chaque jour des feijaos (l’aliment inconditionnel au Brésil : les haricots rouges), à chaque coin de rue. Des trottoirs en travaux (certainement depuis des années). Des locaux à la peau métissée, à la corpulence bedonnante. Puis, arrivés sur la Rua Tupi, la nôtre, changement catégorique. Des arbres pour ombrager la ruelle, paisible. Quelques passants en tenue élégante. Des gardiens en costards devant les résidences. Longilignes et clinquantes. Avec du recul, la seule intruse des lieux, c’est peut-être bien notre auberge et son cafard. De même que notre lit superposé, coincé dans 5 m². Bref, ces identités de quartier, peut-être même que les femmes et hommes d’affaire, les perçoivent du haut de leur hélico. LE moyen de transport des très très friqués, pour éviter embouteillages et agressions. Ou peut-être que leurs lunettes noires sont trop noires, car s’ils voyaient la place de Sé ou la place de la République, ils y lâcheraient (ou pas) des baluchons blindés de Reais (la monnaie brésilienne).

Tant les gens qui y squattent font peine à voir. Cette femme affalée, en pleine après-midi. Cet homme assis, sur les marches de la cathédrale. Tous maigres. Le regard hagard. Jamais la pauvreté ne s’était présentée à nos yeux de cette manière depuis le début de cette Tourniquette. Ils sont des centaines. De quoi en oublier de lever les yeux pour observer tous ces buildings.  Eux aussi, sont des centaines. Aussi bien dans le centre historique, le Sao Paulo de la Belle époque, qui n’a pas pris une ride (oui, oui nous étions déjà là). Là ils sont bétonnés. Que sur l’avenue Paulista, le nouvel emplacement fétiche des entreprises. Ici ils sont vitrifiés. Mais tous ne sont pas dédiés au commerce, dans certains, des Hommes y habitent. Comme l’édifice Copan (conçu par Oscar Niemeyer, l’architecte communiste du cru, une star, donc, au Brésil). Et ses 2000 ( !!! ) locataires, qui ont pour l’occasion, un code postal spécial.

Mais parmi ces grands ensembles, y’en a un qui ne perd pas le nord. Direction le musée du football. Histoire de faire un coucou à Rivaldo, Socrates et Ronaldo. Et de mettre la pâtée au baby-foot à celui qui ne perdait pas le nord. Depuis, la légende raconte qu’il s’est acheté une boussole. 

Commentaires: 3
  • #3

    M&JP (mardi, 01 mars 2016 14:30)

    Dans toutes ces villes immenses de bons et malheureusement moins bons cotés pour la population….. Impressionnants ces buildings, vous devez vous sentir minuscules. Heureusement les feijaos sont là, mais à consommer avec modération….Besos

  • #2

    D. (vendredi, 26 février 2016 09:21)

    Haha tu m'as fais bien rire n. :)

    Dis donc pas facile le sujet de Léonie Gratin...courage Tournicotin !!

  • #1

    n. (jeudi, 25 février 2016 07:44)

    L'image de mettre tout C.V dans un building ... assez invraisemblable ! On a déjà le code postal !

Sur l'île du miel pas d'abeille mais une future guêpe

12-15 FÉVRIER 2016

Une forme de baleine d’après le ministère brésilien de la culture. « Un écureuil avec une grande queue plutôt », s’essaye Tournicotine. « Mais non, rien à voir, on dirait plutôt une sorte de chien qui largue une caisse », s’efforce de convaincre Tournicotin. Au final, l’Ilha do Mel de son authentique nom portugais, ressemble (pour nous) à « Pumba qui pète un coup ». Tous à Google Map, on attend vos avis sur la question avec impatience.

A part ça, dans son écrin de verdure paradisiaque, la Tourniquette s’est éclatée comme des petits fous. Presque seule au monde dans ce lieu enchanteur où forêt tropicale et plages de sable fin n’ont pas eu à pâtir de la poussée touristique. Ici, aucune voiture n’a sa place si ce n’est le véhicule électrique déambulant pour le ramassage d’ordures. Pas de complexes hôteliers bétonnés non plus. Juste une atmosphère authentique et paisible avec un soleil retrouvé. Quelques restaurants, des sentiers sauvages, une remarquable forteresse du XVIIIe siècle, des supermarchés à taille humaine, une végétation luxuriante, deux dauphins, un phare de toute beauté, des navires au loin à la queue leu-leu sur leur autoroute commerciale, des cabanes en bois et puis c’est tout. Le paradis ? Presque. Car, ici, l’eau est davantage verte que turquoise. Car ici, sur l’île du miel, il n’existe pas de substance sucrée pour faire saliver. Pas plus d’abeilles non plus. Juste… des moustiques-tigres. Par dizaine, centaine. A la cuisine, sur la cuvette, dans la douche, sur Renaude, les voraces sont partout. Et transpercent la Tourniquette de toute part. Bras, pieds, dos, cuisses, jambes, tout y passe.

Pour ce qui est du genou, Tournicotine s’en charge toute seule comme une grande. Lors d’une randonnée de 10 kilomètres reliant les deux seuls villages de l’île, Brasilia et Encantadas. Sur un rocher, dérapage plus ou moins contrôlé de l’intéressée, glissade sur un banc de moules et boum, la tuile. Du sang, un morceau de peau branlant à chaque pas, je vous épargne les détails… Mais la bougre a un fort mental. Serre les dents, tient le choc. Fait le dos rond. Balèze la guêpe. Ah oui, on ne vous avait pas dit ? En rentrant, madame se prend pour Laura Flessel et se met à l’escrime… 

Commentaires: 7
  • #7

    La Zozo family (lundi, 14 mars 2016 13:55)

    Moi je dirai Dumbo qui fait tourner les serviettes :) !!

  • #6

    Alfredo (jeudi, 25 février 2016 00:16)

    Hola Léonie y Sylvane!!!!...intente entrar antes a vuestro blog y no habia conseguido, me alegro de haber podido entrar ahora. Ya me tomare tiempo para conocer latinoamerica con vuestro viaje. Es lindo verlos y disfrutar así con ustedes de los lindos lugares por donde han estado y están...Lei lo que escribiste de la costa nuestra y entiendo más de lo que esperaba, voy a ver junto con Matilde cuado este el fin de semana para que vea por donde a estado y esta su amiga Léonie y Sylvane. besos y abrazos

  • #5

    Tournicotine (jeudi, 18 février 2016 20:57)

    Complètement toc-toc cette famille ! Pumba qui pète et puis c'est tout.

  • #4

    n. (jeudi, 18 février 2016 20:55)

    Pour moi ... Un martien qui s éclate avec un malabard à la menthe !

  • #3

    D (mercredi, 17 février 2016 09:57)

    On dirait une poire sur une branche :)

  • #2

    binoclarde…. (mardi, 16 février 2016 22:55)

    A 120 km de Curitiba, une île de forme étrange, étirée en longueur en son milieu, large de quelques centaines de mètres à peine. A marée haute, l'eau recouvre cette mince bande de terre, et coupe ainsi l'île en deux.

    On y découvre de belles plages (Praia Grande, pour le surf, do Miguel, de Fora, etc.) dans la partie sud, face à l'océan, des grottes marines (Grutas das Encantadas, fréquentées par les sirènes). L'île abrite une forteresse et un phare construits par les Portugais. Réserve naturelle où les voitures sont interdites, on s'y déplace à pied ou en bateau.

    Sa nature préservée, ses sentiers en pleine forêt, ses grottes et ses plages désertes constituent une destination pour les amoureux de la nature. Randonnée d'une journée, balade tranquille ou farniente encore plus tranquille sur les plages.


  • #1

    la danoche (mardi, 16 février 2016 09:24)

    Bingo pour la baleine !
    Très poétique le langage de Tournicotin ....comme toujours !
    Bel entrainement pour "la guêpe " de Tournicotine , avant de s'exercer "aux piqûres " de fleuret !!

    Faute d'avoir trouvé du miel sur cette belle ile, vous voilà bien tartinés ....d'une manière moins douce !
    Bonne continuation via Sao Paulo .
    Bizz

Coups de foudre do Brasil !

9-10 FÉVRIER  

Un cadavre jonche le sol. A quelques mètres du terminal omnibus. Sous le regard médusé ou pas d’une cinquantaine de riverains. Les flics inspectent et débarrassent le type comme une vulgaire marchandise. Une balle dans la tempe, c’est tout ce qu’on verra. Et saura. Un fait divers après une clôture de carnaval trop arrosée ? Certainement. Un règlement de compte ? Un suicide ? L’imaginaire fait le reste. BONJOUR et BIENVENUE dans le village de Morretes. Il est 8h30 du matin, on vient de s’envoyer douze heures de bus depuis Iguazu et voilà l’accueil qui nous est réservé. Rien ne va plus dans ce monde. Alors, forcément, ça ne donne pas trop envie de rester dans cette pourtant charmante bourgade coloniale de 15 000 âmes. Euh, 14 999 désormais en ce 9 février au matin. Hummm, partons vite d’ici. Direction Porto de Cima à 6 kilomètres de là pour s’envoyer bon nombre de randonnées parfumées aux pains de mie, mortadelle, fromage, gâteaux secs et mangues. Sauf que trois heures plus tard, toujours pas de bus. « C’est férié aujourd’hui avec la fin du carnaval, y’aura pas de transport durant la journée ». La sentence tombe de la bouche d’un chauffeur de taxi.

Bon, benh, allons se balader dans les environs. Le Routard mentionne la localité d’Antonina, à 15 bornes de là. Ouais, pourquoi pas. Y’a la mer, un camping central, des jolies ruelles pavées et des maisons bourgeoises colorées type XVIIIe, ça peut le faire après tout. Quarante-huit heures plus tard, on peut le dire, ça l’a bien fait. Avec une proprio des plus agréables et souriantes, des voisins de tente plus sociables les uns que les autres, une atmosphère détendue, des cœurs de poulet délicieux et un repos consommé. Ou presque. Car il était écrit, que durant cette étape villageoise, rien ne fonctionnerait comme sur des roulettes. Merci qui ? La pluie, le tonnerre, la foudre. A n’en plus pouvoir. A vous faire frémir sous la tente à chaque décharge. A vous laisser coincés tels des rats morts sous un chapiteau deux heures durant en attendant l’apaisement. Qui ne viendra pas. Quasiment pas.

Car quelques périodes d’accalmie éclaireront tout de même notre séjour. Suffisantes pour goûter aux balas de coco, admirer une jolie église au ton jaunâtre, déambuler dans le quartier bourgeois et raffiné de la trépidante Morretes. Ah oui, car finalement, on est revenus dans la ville de la mort pour passer une aprem’. Au départ, on pensait même y faire une petite virée sur la rivière dans d’énormes bouées de caoutchouc (attraction vedette du coin) pour une descente de 4 kilomètres chargée d’adrénaline. « Y’a une personne qu’est morte la semaine passée en se cognant la tête contre un rocher », nous encourage notre proprio brésilienne. Adieu la cambrousse brésilienne du Parana, ce n’est pas qu’on ne t’aime pas, mais, on a une Tourniquette à finir nous... 

Iguazu : des émotions en cascade !

5-8 FÉVRIER 2016

Regarde à droite. Quoi ? Une mygale, fais gaffe. Attention sur ta gauche. Un iguane traîne dans les parages. Regarde, regarde. Où ? En l’air. Y’a un singe qui se balade. A non, mince c’est simplement un bel oiseau qui s’éclate dans les branches. Prudence. Les coatis sont de sortie avec leurs queues type marsupial et leurs dents aiguisées. Complètement dingo. Voilà une armée de papillons rien que pour nous. Dans nos cheveux, sur le nez, posés sur nos sacs, les petits insectes sont partout. De toutes les couleurs, toutes les tailles. Mais attention, regarde où tu marches. L’alligator veille au grain, prêt à nous dévorer tout cru.

En se pointant aux chutes d’Iguazu, on s’est donc offert une deuxième virée en forêt tropicale plus de six mois après l’Amazonie bolivienne. Inattendue mais bienvenue. L’une des sept merveilles de la nature mérite bien sa horde de touristes, ses files d’attente pour prendre le petit train et ses embouteillages sur les passerelles. Sur 2,5 kilomètres de long, près de 250 chutes d’eau se succèdent sous nos yeux ébahis. On ne sait plus où donner de la tête. Les nuages de vapeur d’eau du Salto Bosseti resteront longtemps en mémoire. Tout comme cette approchée dans le cœur de la bête. En plein milieu de l’immense trou formé par l’écrasement de la Garganta del Diablo. Quelle puissance, quelle force, quelle vitesse. Nos jambes en tremblotent encore.  « S’il vous plaît, s’il vous plaît, faîtes que la structure ne s’effondre pas sous nos pieds, on n’a pas trop envie de finir broyés comme de la viande hachée », résument les cerveaux de la Tourniquette qui ne fait, du coup, pas trop la maligne sur le ponton.

Dans une scénographie parfaitement huilée, où les chemins et prises de vue se multiplient, il y en a ici pour tous les goûts, tous les angles. Sous une chaleur étouffante, papy et mamie prennent la pause sur un banc en admirant le panorama alors que les plus téméraires (et friqués) grimpent dans un bateau pour se frotter de plus près aux cataratas hautes, pour certaines, de plus de 80 mètres. Six heures de marche passées dans le parc argentin, deux du côté de son homologue auriverde, et jamais un sentiment de lassitude ressenti. Iguazu, c’est fort, très fort. Même l’ex première dame des Etats-Unis, Eleanor Roosevelt, en vacances dans le coin par le passé, avait dû se rendre à l’évidence en s’exclamant : « My Poor Niagara (mon pauvre Niagara) », devant l’ampleur du phénomène sud-américain. « Pour moi, ça dépasse largement l’impression laissée par le glacier Perito Moreno », valide Tournicotine. « Trop bien, trop beau, trop bon », surenchérit son compagnon. Tout est dit. Ou presque. Car nos clichés ont fait flipper l’ordi. Adieu disque dur "D". Ciao photos des chutes brésiliennes. Blandine, ce n’est pas parce que tu te maries bientôt qu’il faut se croire tout permis… 

Commentaires: 3
  • #3

    M&JP (mardi, 16 février 2016 22:35)

    Iguazu c fou…..houhouhou……

  • #2

    D. (la vraie) (mercredi, 10 février 2016 08:56)

    Eh les asticots je n'y suis pour rien ! Promis juré craché !

    En tout cas très bel article: nous yeux sont aussi ébahis devant le spectacle de ces chutes d'eau !

  • #1

    mmm (mardi, 09 février 2016 05:21)

    Waouh quel spectacle naturel ! Je suppose le bruit ....
    Pour avoir vu "Niagara " .... attention les yeux et les ....oreilles !!
    Exceptionnel !
    Bises et merci

Florianopolis : le Brésil sous les gouttes de fruits

31 JANVIER – 3 FÉVRIER 2016

Vous voulez redonner le moral à Tournicotine ? Facile. Venez au Brésil, rentrez dans n’importe quel supermarché et achetez-y mangues, noix de coco et autres fruits exotiques pour une somme dérisoire. Vous voulez faire grincer des dents Tournicotin ? Trop simple. Partez en bus d’Uruguay le 30 janvier à 18h30 de Chuy, rejoignez la localité de Pelotas dans le pays voisin à quatre heures de trajet, attendez là-bas 60 minutes, grimpez dans le car direction Porto Alegre puis restez assis dans son terminal de 3h à 9 heures du mat’ avant d’enchaîner avec 10 nouvelles heures de bus pour atteindre Florianopolis en début de soirée le 31/01. Vous voulez énerver la Tourniquette amoureuse de la langue française ? Dîtes-lui que dorénavant, l’oignon perd son i et que le nénuphar abandonne sa belle robe syllabique pour se vêtir d’un f qui plaira aux plus fainéants.

Si l’Académie française enlève le chapeau aux i et u en ce début février, la Tourniquette est, quant à elle, contrainte de retirer sa casquette pour enfiler la capuche sur l’île de Santa Catarina. Accueil sous une pluie battante, hébergement à prix doré dans une auberge de jeunes friqués pourris gâtés, trombes d’eau le lendemain, le Brésil nous en veut ou quoi ? Puis ce temps qui ne s’améliore pas et ces satanés moustiques qui pullulent jusqu’à sous notre tente. On s’en va ou bien on prend le risque de se transformer en mutants Zika ? NON. La nuit porte conseil.

Et comme par magie, les précipitations s’amenuisent, la lagune se dessine sous nos yeux et les possibilités d’excursion reprennent vie. C’est parti pour le sud de l’île et son merveilleux petit village de pêcheurs de Ribeirão da Ilha. Et franchement, on a bien fait d’attendre que Zeus et sa foudre arrêtent de se déchaîner sur ce pauvre sud brésilien. Les ruelles pavées juxtaposées aux maisons colorées et à la plage de sable fin donnent à ce lieu une atmosphère hors du temps. Où l’élevage d’huîtres associé à la pêche aux crevettes suffisent pour remplir les caisses des habitants. Tranquilles comme tout. Comme ces vaches broutant près de l’église bleue. Ou cette mouette haute comme trois pommes fixant l’inscription « Joyeux anniversaire Zoélie ». 

Un an, ça se fête, alors pour l’occasion, on s’offre une promenade dans les dunes pour rejoindre la mer et la praia (plage en portugais) Joaquina. Au milieu des lagunes, le soleil tape. Fort, très fort. On se perd parfois, on se retrouve toujours. Mais pas de Joaquim en vue au milieu des surfeurs. Devant nous, l’océan atlantique semble plus calme qu’en Uruguay. Alors on se jette à l’eau. Température agréable, vagues sympathiques, le sourire est de sortie. Pendant ce temps-là, à la surface, les filles en string prennent le pas sur les garçons bodybuildés (toujours pas de Josy) tandis que les parties de beach-volley prennent le dessus sur leurs homologues footballistiques. Et puis, comme on n’a pas tous les jours un an, Zoélie, et benh, le 3 février au soir venu, on s’est préparés un petit repas délicieux avec, en apéro, pas moins de 400 grammes de toasts au fromage. Rien que ça. Sauf que lata en portugais, ça veut dire crème et pas fromage. Quatre cents grammes de crème avalés, nos (gros) ventres t’embrassent bien fort sacrée chipie !

Commentaires: 3
  • #3

    La Zozo family (lundi, 08 février 2016 12:09)

    hahahaha! Je vous salue bien et vous dit "encore merci les touzins!!" Le festin à la crème, je vous le laisse par contre ;) !!

    Gros bizous baveux :) !!

    Zozo (Mafaldita Rubia ;) !)

  • #2

    D. (dimanche, 07 février 2016 09:05)

    Je lui aurais bien imprimé l'article...mais j'ai peur qu'il finisse dans son petit estomac :)
    Papiervore un jour...papiervore toujours ? L'avenir nous le dira !

  • #1

    la danoche (vendredi, 05 février 2016 20:57)

    L'intitulé du texte vous honore ! Sacrés poètes va !!

    Pas top l'Académie française .....en effet n'importe quoi !

    Ne plaisantez pas avec Zika .... il est bien chez vous !

    Tounicotine a t-elle quelque chose à cacher ?
    Tournicotin se prend t-il pour Shawn Ray ?

    Ah Brésil pluvieux , Brésil heureux !

Uruguay : neuf nuits et des retrouvailles

On soupçonne déjà ton bleu céleste de rougir. Mais il ne faut pas. Dix jours, c’est peu. On n’a pas joué les fouineurs au centre de ton maigre territoire. Nos excuses. Mais, Uruguay, longer ta côte fut un plaisir. Peu de baroudeurs européens la sillonnent. Et Revoir Alfredo et Matilde, une émotion bien forte. Maintenant, premier changement de bus brésilien : Pelotas. Au Brésil, il va y avoir du sport. Ou du sexe, c’est selon.  Tous à vos dicos ! Nous aussi  d’ailleurs, car,« não falamos portugués ».

"Médusante", la côte uruguayenne 

26-30 JANVIER

Un gros câlin à Matilde. Une sincère accolade à son papa Alfredo sur le pas de la porte. Montevideo est déjà derrière nous. Adieu pollution, vrombissement, civilisation. « Vous allez où maintenant ? ». « A la plage pardi », découvrir la côte uruguayenne et ses « plages enchanteresses » dixit le Routard. Histoire de se donner un avant-goût de qui nous attend par la suite de l’autre côté de la frontière, au pays du foot et de la samba. Trois étapes sont cochées sur notre carnet de route. Le petit village de la Pedrera, perdu au milieu de nulle part et épargné des blocs de bétons. Cabo Polonio, lieu touristique mythique de cette contrée avec ses immenses dunes de sable et son caractère hippie. Et enfin, Punta del Diablo, bourg de pêcheurs transformé en station balnéaire authentique et sauvage.

Allez hop, finie la causette. Filons nous avachir sur le sable blanc comme des phoques en savourant du maté les doigts de pieds en éventail. Ça, c’était avant de voir un banc de méduses échoué à quelques encablures de l’océan. Beurk. Médusée la Tourniquette. En plus la boule jaune joue à cache-cache avec les nuages et l’eau est gelée. La baignade attendra. Retour au camping donc. Profiter de notre belle Renaude. Ça, c’était avant que notre copine décide de nous lâcher. Diagnostic : fermeture déraillée. Bilan : une nuit passée en compagnie d’une dizaine de moustiques, des piqûres par centaine au réveil et une gueule de… tente. Heureusement, médecin Léonie est dans les parages et soigne ses plaies dès le lever du soleil. Sauvée la Tourniquette. Et fin prête à partir se promener dans les bosquets environnants et se perdre dans les ruelles aux maisons colorées. « Waouh », un colibri qui se régale du nectar floral. Le soleil qui tape, des coquillages qui rivalisent de beauté, un sentiment de vide au beau milieu de la saison touristique et… des méduses étrangement absentes du littoral tout d’un coup. Vite. A l’eau. C’est le moment. Le courant est important, les vagues impressionnantes, mais peu importe. Cinq minutes passées à jouer comme des gamins et un rafraîchissement bien venu avec cette calor suffisent à notre bonheur. Au moins, on se sera baignés dans l’Atlantique en Uruguay. Reposée et soulagée la Tourniquette. Ça, c’était avant que deux campeurs s’improvisent chanteurs et guitaristes à partir de deux heures du matin. Grrr. Peu importe, Cabo Polonio se pointe à l’horizon. Avec son phare, ses lions de mer, ses dunes magiques et son environnement envoûtant. Ça, c’était avant que l’on nous annonce qu’il n’y avait pas de place ici pour Renaude et que les tarifs d’hébergement doublaient ou triplaient nos standards. Adieu Cabo. Dommage pour toi mais au bout d’un an de voyage, notre doublette sait dire non. Pas pigeonne pour un sou, la Tourniquette.

Surtout que le Brésil nous fait de l’œil en cette fin janvier. Et la tentation de rejoindre la belle Florianopolis située à 24 heures de Chuy, la ville frontière, est trop forte. Alors, on embarque pour la patrie du roi Pelé. « Syyylllvvaan ». A la douane, le chauffeur de bus interpelle un dénommé Sylvain. « Il faut descendre, y’a un problème avec ton passeport », me lance-t-il dans un portugais incompréhensible. « C’est la première fois que vous venez au Brésil ? », m’interroge la police fédéral. « Euh, oui », répond, inquiet, un Tournicotin qui ferait bien pipi dans sa culotte. Regard fixe de l’agent, vérification des tampons, pas de casse, ça passe, retour à sa place. Il y a dû avoir erreur sur le suspect. Qui garde donc le slip sec. Médusé.

Commentaires: 2
  • #2

    n. (lundi, 01 février 2016 19:01)

    Heureusement que Matilde fut !!! :) :) :)
    Tournicotin ... si tu veux Cabo Polonio ... on te racontera !!! :))))

  • #1

    la danoche (lundi, 01 février 2016 17:39)

    Que de mésaventures sur cette côté !

    Le soleil n'est pas de la PARTIE
    La fermeture de Renaude est bien PARTIE
    A vos dépens , le bruit s'est bien installé et est bien PARTI
    Pantois, Sylvanus radius cubicus, après vérification est enfin PARTI

    Quittez vite la "Punta d'El diablo" pour le Brésil ..... et l'apprentissage du portugais !!
    BOA SORTE E pensamentos para Senna !
    Bizz

Montevideo - Maté - Maison


22-24 JANVIER 2016

Le bus s’engouffre dans l’avenue. Au loin, la colline et son fort m’avaient déjà donné l’indice de notre arrivée imminente à Montevideo. Sur mon siège, je trépigne. A gauche-à droite, mon regard scrute. « T’es excitée comme une gamine », remarque Tournicotin. Pfff. Même pas vrai. Bon, un peu. Je me rappelle de mes trajets à pieds, pour aller à la fac. Et les remarques lourdingues du latino mateur. Je revois cette petite tête blonde, venant me réveiller. Et me demander « Nie , on joue ? ». Puis toutes ces après-midi passées au bord du rio de la Plata, à siroter un maté. Ces soirées asado. Tant de souvenirs, d’un coup. Et l’impatience de redécouvrir la capitale de ce tout petit pays. Le numéro de bus n’a pas changé. Le CA1 parcourt toujours l’immense avenue du 18 juillet. L’avenue du 18 juillet est toujours blindée de commerces.

La Tourniquette avait bien noté l’adresse. Bar Curunes. Derrière le comptoir, il rit. Nous aussi. Alfredo, lui, a un peu changé. Un peu plus de cheveux, un peu plus de ventre. Mais il a gardé ce débit rapide, ce sourire sincère. Et dans sa maison, une bonne paire de cuadras plus loin, rien ne m’est étranger. A part les locataires. Dans ma chambre, un petit monsieur espagnol, venu quelques semaines pour le travail. La bibliothèque est au même endroit, la machine à laver aussi. On se l’était dit depuis longtemps : à Montevideo, on achète un maté. Sitôt nos sacs à dos posés, on s’y attèle. La calebasse choisie sera enrobée d’un cuir vert. Et s’appellera donc Berthe. Le thermo, une grande gigue noire. Bien vite tagué d’un smiley jaune, offert par un Argentin, il y déjà deux mois. Puis il faut faire un coucou à la fac. Et raconter par-ci, par-là, au gré des souvenirs et des quartiers, quelques anecdotes.

J’avais prévenu Tournicotin. Et en cinq ans, Montevideo ne s’est pas embellie. Toujours aussi grise. A l’exception de quelques ruelles de la vieille ville. Fournie de placettes verdoyantes, de maisons coloniales. Il a acquiescé. Par contre, je l’avais aussi averti que la rambla, le bord du fleuve, était plaisante. Il a confirmé. Tellement qu’on y a gambadé pendant près de dix kilomètres, du centre, jusqu’à la plage de Pocitos. Le quartier bourgeois. « Au moins, tu ne pourras pas dire que tu ne connais pas Montevideo », a rigolé Alfredo, en entendant Tournicotin lui conter notre journée de près de vingt bornes. Presque.

Jusqu’à ce dimanche matin et la feria Tristan Narvaja. Un marché géant sur une dizaine de rues. Des fruits et légumes aux clés à molettes. Des chaussettes aux bouquins. On y a dégoté un joli bracelet orangé et paré d’un bonhomme jaune qui sourit. Pour Matilde. Sauf qu’on n’a pas pu lui offrir en main propre. La faute à une histoire de maison à visiter un jour, puis de douleurs d’oreilles le lendemain, selon la maman. Cette famille de divorcés, elle non plus, n’a pas changé. Toujours un peu compliquée. Montevideo sans Matilde, c’était un peu moins Montevideo. 

Commentaires: 3
  • #3

    M&JP (lundi, 25 janvier 2016 14:43)

    De la joie, de la tristesse et du maté à Montévideo……Besos

  • #2

    D. (lundi, 25 janvier 2016 11:25)

    La chaaaaaaaance Tournicotin ! Tu peux découvrir Montevideo avec Tournicotine, qui te livre anecdote and co :)

  • #1

    n. (lundi, 25 janvier 2016 06:05)

    A bout de souffle quand on termine ce récit !
    Bons matés !

Colonia, là où le temps s'est arrêté

21 JANVIER 2016

Dans l’horizon brumeux, ils se frayent une ombre. Les buildings de Buenos Aires ne sont qu’à 50 kilomètres. Sur l’autre rive du rio de La Plata. C’est loin 50 kilomètres lorsque l’on a pris le bateau pendant trois heures et traversé une frontière. C’est loin 50 kilomètres lorsqu’autour de nous les avenues à six voies sont devenues ruelles pavées. Les édifices haussmanniens, de raffinées maisons coloniales portugaises. En Uruguay, on est rentré par la grande porte : Colonia del Sacramento. L’unique patrimoine mondial de l’Unesco du pays. Une ville de 300 000 habitants, au centre historique charmant. Il y a les vestiges de la porte et de la muraille. Ceux du couvent San Francisco. Ces demeures rougeâtres, jaunies. La calle de los Suspiros, un passage aux dalles imbriquées de manière inconfortable. Figée dans le temps. Depuis la venue des Portugais, au milieu du XVIIIème siècle. Puis des Espagnols.

Les envahisseurs modernes, ce sont les moustiques. Ils squattent la rambla, et rendent la promenade le long du fleuve, dans le port, moins agréable. L’Uruguay, c’est aussi un retour rapide dans un coin familier. L’excitation de retrouver Montevideo et ces gens que j’ai côtoyés, il y a cinq ans déjà. La fierté de les présenter à Tournicotin. De même que ma chambre, mon bar, ma fac. L’Uruguay, ça veut dire que j’ai grandi, que le temps passe. Ici, en France. Attends le temps, je ne cours plus assez vite. 

Commentaires: 2
  • #2

    n. (vendredi, 22 janvier 2016 22:43)

    Difficile d être adepte du Carpe Diem quand on est nostalgique ! .... encore un paradoxe de notre Tournicotine ! Mais je ne peux que comprendre !

  • #1

    D. (vendredi, 22 janvier 2016 16:52)

    Hate d'en savoir plus sur tes retrouvailles <3

Argentine, on se revoit aux chutes d'Iguazu !

Ah l’Argentine ! La Tourniquette n’est pas prête de t’oublier. Entre tes avocats à 9 euros le kilo pour nous souhaiter la bienvenue sur ton territoire à tes bières dégustées à Buenos Aires pour trois fois rien, tu nous en auras fait voir des vertes et des pas mûres. Niveau fruits, on s’est régalés. Avec 105 achats des plus judicieux : 24 pommes, 6 pêches, 14 oranges, 21 bananes, 34 poires (qui remportent le concours donc), 3 melons, 1 mangue et enfin 2 bouts de pastèque dont la moitié d’un oublié dans le frigo de Salta mais on ne dénoncera personne, ce n’est pas très beau.

Une chose est sûre, les 61 nuits passées chez toi ont été belles. Sous Renaude à l’arrière d’un camion, sur un terrain de football laissé vacant, dans un dortoir rempli d’Argentins complètement toc-toc ou dans notre petit nid douillet de San Telmo. Non, franchement, merci à toi l’inflation galopante. Grâce à toi, on a fait travailler notre pouce. Pour le meilleur et pour le… meilleur. Dans la Chevrolet d’Hugo sur la Terre de feu durant près de 24 heures ou avec le sympathique Jorge durant 1000 kilomètres.

Et puis Argentine, faut dire que tu as de la gueule. Un glacier Perito Moreno à tomber à la renverse, une capitale sublime, une architecture coloniale à faire pâlir un Espagnol, des montagnes aux milles couleurs, des vins onctueux et une viande à faire pleurer n’importe quel éleveur de Charolaises.

 

Rien à dire, félicitations du jury. 

Commentaires: 2
  • #2

    La Zozo family (lundi, 08 février 2016 11:53)

    Et ben! C'est que vous l'avez arpentée en long, en large et en travers cette Argentine :) !! Elle va laisser des traces à ce que nous avons lu!

    See you a la proxima estacion les couz :) !!

    Gros bizous

  • #1

    D. (vendredi, 22 janvier 2016 09:43)

    Une étape de plus pour nous aussi !

    Les joies du jardinage et la tranquilité d'Alexis, les nuits sous la tente avec les pommes de pins, l'auto-stop, les verres de Malbec, sans oublier la Quebrada de las Conchas, la tombola, le délicieux repas pour le 1er anniversaire de la Tourniquette et Albert Londres (notamment).

    Avec tous ces kilomètres qui nous séparent c'est toujours un réel plaisir de lire vos aventures.
    Vous nous manquez beaucoup beaucoup...mais continuez de profiter de ce formidable voyage et de nous le faire partager (merciiiiiiiii!!!)

    Gros bisous les cousins <3

Notre chemin à Buenos Aires

14-20 JANVIER 2016

 

 

Cher Albert,

 

On n’imaginait pas te trouver là. Planqué sur l’un des rayons de la librairie de Avila. Ouverte depuis 1785, elle est la plus ancienne de Buenos Aires. On y entre. Fouine au premier étage. Puis se régale au sous-sol. Parmi les livres anciens et seconde main qui hument les vieilles imprimeries. Quelques classiques français. Zola, des bouquins de droit et l’histoire de la démocratie. Et toi. Albert Londres. Ta plume journalistique détonante pour le début du XXème, on la connaissait dans Au bagne, Chez les fous. Mais ces feuilles jaunies et fragiles du Chemin de Buenos Aires, non.

On l’avoue, on hésite à t’acheter. Un livre dans un sac à dos de baroudeur, ça prend l’humidité, la chaleur. Ça s’abîme. Encore plus quand il date de 1928. Mais le sujet a de quoi plaire : infiltrer un groupe de trafiquants de Françaises, envoyées depuis Paris à Buenos Aires pour satisfaire un réseau de prostitution de luxe. Alors on se promet d’en prendre bien soin. De tourner les pages avec délicatesse. Et de toujours l’envelopper dans sa pochette. Dans la capitale argentine, notre chemin à nous n’a duré qu’une semaine. Et la Tourniquette n’a pas ton talent. Juste la capacité de te conter ce que nos yeux de voyageurs y ont vu. Près de 90 ans après ton passage.

Buenos Aires, c’est (pour l’instant), la plus belle des capitales de cette aventure. Elle est belle car elle est diverse. Tu écris que « les maisons de Buenos Aires sont plus belles qu’à Paris ». C’est parfois vrai. Marcher sur l’avenue de Mayo, c’est comme traverser les grands boulevards parisiens. L’intendant d’antan était un grand admirateur d’Hausmann. Alors à la Belle Epoque, la tienne, dix-huit hôtels Art-Nouveau  s’y trouvaient. Aujourd’hui, on passe devant leurs façades. Pour se rendre au Parlement, un bon kilomètre plus loin. Ou sur la plaza de Mayo, à l’opposé. Rien de bien nouveau. La très classe casa rosada, siège du gouvernement. La cathédrale, son intérieur richement décoré et les restes du général San Martin. Le cabildo, blanc immaculé. Mais tu n’as pas pu y piétiner, avec rage et émotion, la dizaine de foulards blancs peints sur le sol, en souvenir des mères des disparus de la dictature militaire des années 70-80, qui s’y sont rassemblées tous les jeudis pendant 25 ans. 

Tu as du connaître l’euphorie du microcentro, de sa bourse et ses banques, à quelques années de la crise de 29. Nous, n’avons pu qu’en constater les dégâts modernes. Des édifices barricadés depuis la chute du peso en 2001 et les révoltes ayant fait 39 morts.  Des cartoneros fouillant poubelles et devantures de magasins en quête de cartons à revendre. Des maisonnettes en moellon bien branlantes à quelques cuadras. Aujourd’hui, le quartier des affaires s’étend de l’autre côté de Puerto Madero, au bord du large Rio de la Plata. Souviens-toi, lors de ta venue, ce port était déjà dépassé. Trop étroit pour les bateaux de marchandises et leur trafic important. Depuis, et jusqu’en 1990, il était le quartier malfamé de Buenos Aires. Difficile à l’imaginer en levant la tête vers ses grattes ciel de verre. Ses constructions rouges orangées tels les docks londoniens. Ses restos et logements branchés. Tout proche du très moderne puente de la Mujer, se pointe la Frégate Sarmiento. Le premier bateau école de la marine argentine. Ce bijou était en mer, en 1928. A travers les océans du monde. On a pu y pénétrer. De la salle des machines au pont.

Tu dis que tu n’as pu voir le sourire des Portenos, tant ils marchent vite. Honte à nous. On les double presque tous. C’est qu’on en a parcouru des kilomètres en une semaine. A Palermo et ses quartiers résidentiels aisés. A la Recoleta et son cimetière comparable au Père Lachaise pour les célébrités locales qui y reposent plus que pour son agencement bien moins verdoyant. A San Telmo, et ses ruelles pavées et semées d’antiquités. A la Boca, et ses maisonnettes colorées et ornées de statuettes à l’effigie de Maradona, Carlos Gardel ou Ernesto Guevara, terre d’accueil des immigrants grecs, yougoslaves, turcs et italiens au début du XXème. Et à Tigre, où, à trente kilomètres de la capitale, la ville s’étend sur les canaux. Aux abords d’une eau ferrugineuse, les demeures de pierre, brique ou bois, se hissent sur pilotis. Repères à riches Argentins ou indéboulonnables nés ici.

Tu confies avoir siroté beaucoup de café con leche, en précisant que « ce n’est pas un café qu’on lèche, mais un café avec du lait ». Nous on s’est contenté de la bière artisanale de notre QG : Antares. Et on a gouté à l’hesperidina, LA boisson du tango, une liqueur d’écorces d'orange. En… contemplant un époustouflant couple de danseurs. Puis on a avalé de délicieux choripan. LA bouffe de rue de Buenos Aires : un chorizo grillé, coincé entre deux pains garnis de crudité et badigeonné de sauces.

Albert, je connais deux femmes qui l’auraient kiffé ton enquête, sur « la traite des blanches ». Elles se seraient même révoltées avec toi. Une s’appelle Mafalda, elle est le personnage de bande dessinée de Quino. Une gamine de San Telmo prête à partir en guerre contre toutes les anomalies de ce monde. L’autre c’est Eva Peron, Evita. Première dame d’Argentine de 1945 à 1955. Et à l’origine du droit de vote des femmes. D’une santé et d’une éducation plus universelle. D’un droit du travail plus juste et protecteur. Y’en a une qui s’habille en Chanel et Dior et qui fut l’épouse d’un président aux relations avec les Nazis plus que douteuses, et une autre qui se fout des bonnes manières et du politiquement correcte. Mais elles pourraient être comme mère et fille. Diverses. Comme Buenos Aires. 

 

Nos amitiés. Et notre admiration.

 

 

La Tourniquette. 

Commentaires: 4
  • #4

    Josy (jeudi, 28 janvier 2016 14:26)

    On peut avoir une photo du bouquin plutôt que ce bxxxf devant un tag ?
    bisous !

  • #3

    D. (vendredi, 22 janvier 2016 09:47)

    Léonie gratin en mode racaille de la boca ?!? :)

  • #2

    n. (vendredi, 22 janvier 2016 06:19)

    Vous avez jusqu au 16 mai .... Mais moi le prix Albert Londres je vous l'octroie ... Ce joli papier tout en finesse et émotion le mérite ! La grande classe !
    Et vive Mafalda !

  • #1

    la danoche (jeudi, 21 janvier 2016 19:42)

    Bien bien d'avoir acheter un livre d'Albert de 88 ans d'âge !
    Plus passionnant que de s'attarder sur Diego ou le gamin en or ....n'est -ce-pas Tournicotin ??
    Tournicotine en tenue de DJ pour faire danser "les amoureux" de la Boca ?

    Bel hommage au maitre , en vous souhaitant d'obtenir peut-être un jour , le prix : Albert Londres !
    Belles découvertes sur les chemins argentins .
    Bizz

Un anniversaire inoubliable du côté de Salta !

9-12 JANVIER

Déjà un an. C’est long un an. Mais qu’est-ce que c’est bon… Surtout lorsque trois excellentes pièces de bœuf vous arrivent servies sur un plateau dans un restaurant réputé de Salta la linda, en guise de « bon anniversaire la Tourniquette ». Un délice. Tout comme l’intégralité de notre passage dans la capitale du Nord-Ouest argentin. Cité majestueuse, avec son église clinquante, sa place centrale où modernisme et tradition se marient à merveille, son cabildo à la large terrasse, ses maisons en bois à deux étages disséminées, sa qualité de vie… On pourrait continuer comme ça longtemps. Avec son réputé musée archéologique de la haute montagne. Et ses momies d’enfants sacrifiés à plus de 6000 mètres d’altitude par les Incas et conservées à la perfection malgré 500 ans d’âge. Émouvant.

Mais qui dit Salta dit aussi et surtout éprouvant. Car pour aller contempler son plus beau panorama, il y a tout de même 2140 marches à se farcir. Éprouvant également car pour une fois, on a vécu dans une VRAIE auberge de jeunesse. Et je vous assure qu’être entourés d’une vingtaine d'Argentins déjantés nous régalant de concerts privés à la guitare jusqu’à cinq heures du mat, ça décoiffe. Certes, ça pique un peu les yeux au réveil mais Salta est vite là pour les rouvrir en grand. Surtout lorsqu’un spectacle de danse traditionnelle bolivienne vous tombe dessus comme par magie au détour d’une ruelle. Ou quand en l’espace d’une seconde, Tournicotine se retrouve embarquée dans un poste d’assistante clown au beau milieu du parc San Martin, sous les regards ébahis des bambins. Amusant.

Mais également intriguant. D’être ici alors que la plus grande course d’endurance au monde, le désormais mal nommé Paris Dakar, décide d’y stopper ses bolides. « Chouette, on va pouvoir aller voir ce qu’il se trame dans le parc automobile », s’enthousiasme le journaliste sportif. « Il faut essayer de trouver Sébastien Loeb. Ce serait pas mal une photo avec lui quand même », s’encourage sa moitié, devenue le temps d’une seconde, redoutable sur le team Peugeot 2008. Les affiches en ville nous font saliver. De 14 à 20 heures, entrée gratuite. Chouette. Sauf qu’une fois là-bas, l’arnaque est considérable. Dix pauvres hôtesses sexy qui se battent en duel autour d’une voiture de l’organisation, des files d’attente énormes pour ramasser deux stickers, de la musique à fond, des jeux vidéo pour distraire le public et c’est à peu près tout. Les concurrents et engins mécaniques, c’est de l’autre côté de la grille. Loin. Très loin dès que vous ne possédez pas l’étiquette VIP ou la précieuse accréditation. Peu importe. Le Dakar passe, tue, Salta reste. Pour le bonheur des yeux et de nos papilles. Suffisant. 

Commentaires: 2
  • #2

    M&JP (vendredi, 15 janvier 2016 16:55)

    ET oui un an…..grâce à votre vidéo rigolote, nous avons beaucoup apprécié entendre votre voix, voir vos mimiques. On correspond par écrit mais ce fut un réel plaisir de vous voir en "vrai"……
    Quant au Dakar l'entrée ct un traquenard….ça rime!!!!!!
    je fais faire ma binoclarde : l'arbre que l'on voit est ce un toborochi???? en tout cas ,ça y ressemble, non seulement il a un tronc particulier mais en plus de magnifiques fleurs…
    Très bonne continuation. BIG BIZZZZ

  • #1

    la danoche (mercredi, 13 janvier 2016 07:03)

    Belle ville Salsa . avec ses basiliques, églises, cathédrales !
    Vous avez été "bien fêtés".... sans le vouloir ! Bien sympa !
    Nuit blanche pour la Tourniquette ... et lunettes noires !!

    Tant pis pour le Dakar. Je le regarde en direct ici à 18h45 et hier course arrêtée .... cause chaleur : 52 degrés !!

    Visitez musées et autres , mais surtout restez "à l'ombre du chapeau de Panama "!
    Biz et att

Joyeux anniversaire la Tourniquette !!!


Trois jolies pièces de bœuf saignantes. Une belle soirée avec nos potes de l’auberge. La Tourniquette a fêté, bien dignement, son premier anniversaire loin de vous. Merci, très sincèrement, de nous suivre aussi assidument.

 

Et en cadeau bonus…    (Pour le mode plein écran) 

Commentaires: 7
  • #7

    La Zozo family (mardi, 19 janvier 2016 09:48)

    Cumple anos feliz, cumple anos feliz, cumple anos feliz la Tourniquette, cumple anoz feliz !!!!!

    Ca fait plaisir de vous entendre, vivement la suite ;) !!

    Gros bizous <3 <3 <3 <3

  • #6

    Giorgio Pistelli (vendredi, 15 janvier 2016 23:43)

    Je ne comprenais rien, mais je peux dire qu'ils chantent très bien!Bien vivre! Bon garçons au voyage ! Un abrazoooo amiguetes !

  • #5

    D. (mercredi, 13 janvier 2016 12:15)

    Quel plaisir et quelle joie de vous voir (presque) en chair et en os :)

    Joyeux Anniversaire la Tourniquette ! C'est toujours de bons moments que de lire et vivre (à distance) vos aventures <3

    Besos


  • #4

    mmm (mardi, 12 janvier 2016 09:18)

    Agréablement surpris par cette surprise !

    Syl , commence à t'atteler à "ton œuvre" !
    Il était temps que tu te rendes compte que l'OM est incompétent cette année .
    Vous 2 : OK
    l'OM : KO
    Bises

  • #3

    la danoche (mardi, 12 janvier 2016 08:51)

    Étonnée et ravie pour ce beau cadeau d'anniversaire !!
    Bien bien je jeu : questions réponses !

    Heureusement que la chère cousine se marie le 02/07 . Grâce à cet heureux évènement , nous allons vous retrouver plus tôt !
    Sylvain tu veux que ta mère soit classée dans le quatrième âge .... comme souligne "le père " ?

    Vous avez encore du temps devant vous , mais n'oubliez pas que la France est belle , très belle même !
    Je m'imaginer à l'aéroport... le sprint pour vous serrer et embrasser trèèèèès fort . Toi Sylvain qui manque ++++depuis 1 an et vous Léonie que je vais découvrir enfin et "en vrai" pour la première fois !
    J'ai hâte .
    Bises remplies de tendresse .

  • #2

    Papi Bouli (mardi, 12 janvier 2016 06:50)

    Merci pour cet exercice super bien monté ,ça fait du bien de vous voir de vous entendre ,une très belle journée commence !!!

  • #1

    n. (mardi, 12 janvier 2016 06:26)

    Quelle belle surprise ce matin au p tit dej ! <3 <3 <3
    Tournicotin.... Quand Messi a t il mis le 5000 ème but de l histoire de la Liga ?
    Tournicotine .... Combien de kms fait la montée du barrage à CV ?
    Outre le fait d avoir partagé vos découvertes, merci à vous d avoir été attentifs à donner des nouvelles toujours ...
    Et c est pas fini ! ...

De Purmamarca à Humahuaca : Ouah et Brouhaha

5-8 JANVIER 2016

Verres à pied, pain brioché dans la corbeille, empanadas fourrées à la viande en guise d’apéritif, légumes au wok et viandes servis dans la poêle, part de flanc caramélisé en dessert… Miam, miam, un régal. Et pourtant, ce 8 janvier midi dans le village de Purmamarca, la Tourniquette n’a pas craqué son slip en s’offrant un restaurant trois étoiles. Non, elle a simplement gagné un déjeuner pour deux personnes lors de la tombola organisée sur la place du patelin. Merci au numéro 186 qui, le temps d’un instant, nous a rappelé qu’il n’y a pas que les sandwiches fromage/tomate dans la vie ! Dans la quebrada de Humahuaca, bande de terre inscrite à l’Unesco pour la richesse de ses paysages, on a surfé sur les anecdotes de ce type durant plus de quatre jours. Toutes avec une saveur bien différente…

A 90 kilomètres à peine de la Bolivie, se trouve le micro centre d’Humahuaca. Ruelles pavées, église charmante, vendeurs de rue à la pelle, une pauvreté retrouvée et la découverte d’une Argentine inconnue. On se croirait ailleurs, au contact de ce peuple d’origine indiène. Souvenir, souvenir. N’est-ce pas Tournicotine ? « Ah mais c’est dégueulasse franchement, même pas il s’excuse en plus », s’emporte la jeune femme. Derrière, l’homme ne bronche pas. Utilise ses doigts comme cure-dents en nous fixant du regard style de rien. Tradition oblige, en Bolivie, euh pardon en Argentine, on crache partout. Sans regarder. Le bras gauche de Tournicotine en a fait les frais. Vite, partons d’ici. Direction Tilcara, à 41 kilomètres au Sud. En bus ? Non en stop bien sûr c’est plus drôle. Ou pas. Deux heures sur le bord de la route pour 10 kilomètres à peine parcourus, on a connu plus efficace. On se rabat alors sur le transport en commun, l’occasion de passer symboliquement devant la pancarte : Tropique du Capricorne.

Sinon, dans ce joli bled de 5000 âmes, l’ambiance change du tout au tout. Les jeunes Argentins sont en masse, prêts à enflammer les lieux à l’occasion du festival de musique débutant samedi. Ouf, on est jeudi, on va donc pouvoir dormir tranquille après avoir visité la magnifique Pucara de Tilcara, ancien lieu d’habitation datant du 1er millénaire après J.-C., bâti sur une colline aride regorgeant de cactus. Maisons de pierres, toits en arbustes épineux, enclos pour les lamas, centre cérémoniel, rien ne manque dans ce paysage urbain antique. Aux alentours, les montagnes rocheuses aux courbes multicolores complètent le décor. Splendide. Et puis, jeudi soir arrive. Bien installée sous Renaude, la Tourniquette s’endort en deux ou trois mouvements de paupières. Ça, c’était avant qu’un groupe de jeunes ne débarque avec l’idée de faire la fête dans l’auberge sans se soucier aucunement du voisinage. A minuit, ça braille dans tous les sens ; à deux heures du mat’, ça monte la tente en hurlant ; à trois heures, ça boit comme des trous à côté de nous ; à cinq heures ça rigole pour des blagues pipi-caca ; à six heures, ça crie ; à sept heures et demi… on pète un plomb !!! Debout après une nuit quasi blanche, la boss réagit enfin et les menace d’expulsion. Seront-ils là pour l’événement du week-end ? On n’en saura rien. Avant de commettre un meurtre, la Tourniquette remballe tout et file très loin de ce lieu maudit et de ces ânes bâtés. 

Surtout que la montagne aux sept couleurs nous attend. La star de la région pour boucler en apothéose cette balade dans le Nord-ouest argentin. Du rose décliné à toutes les sauces, du violet, du blanc, du vert et d’autres couches sédimenteuses superposées datant de plusieurs dizaines de millions d’années, ça en jette forcément dans le décor. Une dernière anecdote pour la route ? Euh, non, je ne vois pas. La marche finale sur la crête pour admirer la belle formation ? Bon, OK. Imaginez Tournicotine qui cavale comme une dingue sur une bande étroite de 80 centimètres et haute de 200 mètres. Loin derrière, Tournicotin qui se stoppe devant le vide laissant sa belle vaquer à ses occupations en altitude. Mais la bougre ne lâche rien, fait des signes au loin pour le pousser à avancer, revient sur ses pas. « Y’a une jolie marche à faire après cet endroit, viens. Y’a rien de dangereux je te dis. Moi je fais bien des efforts pour parler football, regarder les matches », grogne l’intéressée. Et devinez quoi ? L’allusion sportive, ça marche à tous les coups. 

Comme un air de déjà vu en vallées Calchaquies

2-4 JANVIER 2016

Les oiseaux piaillent encore. Allongée sous la tente, la Tourniquette se démène au rythme du son que crachent ses écouteurs. Le pantin désarticulé n’était pas rassasié. Et soudain : « Put***, j’ai une pomme de pin sous une partie hyper gênante ! » - « Ton zizi ? » - « Non, mon pied », rétorque Tournicotin, visiblement bien perturbé. « Et ? », interroge Tournicotine, visiblement interloquée - « Bah le pied c’est un appui hyper important la nuit. » Rires. Qui en disent beaucoup sur un duo ravi de retrouver son indépendance, après deux semaines en compagnie d’Alexis et Ulyses. Adieu donc, le pick-up confortable. Le stop, nous revoilà.

Et au nord de Cafayate, dans des vallées Calchaquies peu courues des touristes, l’attente est longue. Alors, comme l’âne de Shrek, on s’invente des jeux de patience. Autour de nous, du sable et des cailloux. De quoi dessiner une marelle, tirer à la pétanque, tracer des paniers de baskets et viser dans une cible. Amusant au point de (presque) oublier de lever le pouce quand les rares camionnettes locales ou voitures de location se pointent. Démotivant lorsqu’après cinq heures d’attente, et la nuit tombante, on abandonne et se faufile dans le village d’Angastaco. A seulement 70 kilomètres de notre point de départ. Les pieds traînent. On n’avait pas prévu de s’arrêter là. Mais 40 kilomètres plus loin, à Molinos. Et, derrière d’imposants rocs en forme de flèches qui percent les premières étoiles, un petit coin de paradis. Une église, sur son promontoire. Une placette cernée de bâtisses et leurs pilonnes. De la musique folklorique. Un mélange qui nous transporte quelques mois auparavant. En Colombie. En Bolivie. Un univers paisible et authentique que l’on n’avait pas trouvé dans une Argentine jusqu’à présent emprunte de modernité, presque européenne. Ici, les installations sont rudimentaires. Les services comme inexistants. Les habitants paraissent plus froids. Ils sont bien métissés. Et mâchent de la coca. Nous renvoyant à notre statut de touristes, qu’il était plus aisé de masquer dans les autres régions.

Mais sur les terres des indiens Calchaquies, on se sent bien. Si les Espagnols ont décimé tous les peuples du Sud, ici, les natifs ont résisté. Longtemps. C’est pourquoi, les traditions perdurent. C’est pourquoi aussi, cette zone est la plus pauvre du pays. C’est ce que l’on a pu constater grâce à Maëlle et Catherine, deux touristes européennes qui nous embarquent dans leur voiturette. A Molinos, la demeure du dernier gouverneur ibérique de la province sauve la mise. Et l’église, au toit en bois de cactus, complète le décor. A Seclantas, notre coup de cœur est pour le cimetière et sa porte colorée en saumon surplombant les habitations. Puis Cachi, dernière étape. Ses ruelles pavées et vides à l’heure de la sieste. Ses maisonnettes immaculées. Son édifice religieux jaune. Les boutiques proposent du fromage de chèvre, du salami de lama. Mais c’est l’odeur du feu de bois qui séduit la Tourniquette. Celui qu’une petite dame attise, au coin de la place du village. Pour y faire dorer ses tortillas. Un délice, accompagné de délicieuses tomates et d’un verre de vin. Accroupis auprès de Renaude. Il n’y avait donc qu’une fichue pomme de pin pour gâcher cette jolie soirée. 

Commentaires: 4
  • #4

    Brigitte P (leclerc) (jeudi, 07 janvier 2016 23:46)

    un coucou de Brigitte .Toujours aussi beaux vos reportages .Continué bien votre chemin c 'est merveilleux .ET bonne année avec pleins de belles choses pour vous 2.bises .

  • #3

    M&JP (jeudi, 07 janvier 2016 15:06)

    hahaha, n. tu révises depuis que tu as de nouvelles responsabilités, du coup cela t'a donné une belle idée de comptine…… Besos a todos….

  • #2

    n. (mardi, 05 janvier 2016 22:17)

    Pomme de reinette et pomme d'api ! Petit tapis gris !
    Pomme de reinette et pomme de pin ! Pour énerver Tournicotin !!!

  • #1

    mmm (mardi, 05 janvier 2016)

    Biens variées tous ces petits villages !

    Tournicotin tu vas arrêter avec tes jurons ...elle a bon dos ta pomme de pin !!
    C'est certain, il ne manquerait plus qu'une blessure à ton pied !
    Allez " bon pied " ...et " bon oeil ".... sous Renaude !!
    Chut !

Un réveillon 2016 à jamais gravé !

31 DÉCEMBRE – 1er JANVIER

Le 31 décembre 2014, les toits de Paris de l’oncle Dédé accueillaient la Tourniquette. Avec vue imprenable sur la tour Eiffel. Un an plus tard, c’est à Cafayate, ville du nord-ouest argentin entourée de magnifiques vignobles et adossée aux contreforts de la cordillère, que nous avons eu la chance de fêter la nouvelle année. Changement de décor, de température, de copains de soirée, de tenue vestimentaire, de repas… on s’y perdrait presque. Sauf Tournicotine qui avait déjà célébré ici et dans la même « boite de nuit », le passage de 2010 à 2011. Clin d’œil du destin, sûrement.

En tout cas, on s’est bien régalés lors de cette transition 2015-2016. Des grillades de l’hôtel jusqu’aux pas de danse d’un pantin désarticulé dénommé Tournicotin. Des discussions avec Alexis en passant par le spectacle pyrotechnique d’Ulysse proposé dans le jardin de notre auberge. Couchée à 5h30, débout quatre heures plus tard à peine, la Tourniquette est en tout cas restée en très grande forme. Une journée sans après le réveillon ? Pas pour nous.

On commence par une petite marche matinale autour de la plaza San Martin ornée de palmiers, cèdres et poivriers. On enchaîne avec une balade à pied de quelques kilomètres dans une gorge du rio Colorado, avec quelques instants de baignade comme récompense suprême. Le tout avant d’aller prendre la direction de l’extraordinaire, le mot est faible, quebrada de las Conchas. Pour faire simple, avant la formation des Andes il y a deux millions d’années, tout n’était ici qu’océan. Avec l’arrivée de la chaîne de montagnes, la mer a disparu et les fonds marins sculptés par les courants ont émergé au grand jour. Aujourd’hui, sur une cinquantaine de kilomètres, il n’y a plus qu’une chose à faire, contempler.

 

Les gigantesques citadelles rocheuses posées sur le lit du fleuve, la zone de las Ventanas, ressemblant à un accordéon rouge et ocre percé d’une fenêtre. Les formations faisant penser, ici et là, à un prêtre, à un crapaud, à un obélisque… et enfin au fameux amphithéâtre. A cet endroit précis, couchés sur le sol, admiratifs du travail de l’érosion, on se croit téléportés au centre du monde à l’époque Jurassique. Dans cette vaste cuvette toute ronde, haute d’une centaine de mètres, on profite de l’incroyable sonorité du lieu grâce aux sons s’évadant d’un charango. Un inoubliable moment de quiétude. Après Paris 2015 et Cafayate 2016, on a déjà hâte de vivre la transition 2017… A ce sujet-là, mon petit doigt me dit que la France devrait pouvoir constituer une magnifique terre d’accueil ;)

Commentaires: 2
  • #2

    jeanine (dimanche, 03 janvier 2016 15:49)

    je vous souhaite une bonne année et continuez a nous transporter dans de fabuleux paysages bisous a vous deux

  • #1

    la danoche (dimanche, 03 janvier 2016 08:54)

    Magnifique ! Panorama lunaire , et dire que c'est l'érosion qui a permis de telles transformations ! Stupéfiant !
    Merci à vos hôtes pour la reconnaissance de ce site .

    Je ne sais pas à qui appartient "le petit doigt " .... mais oh combien il a raison !!
    Bizz

Adieu Fiambala et bonne année à toutes et tous !

La Tourniquette fait tout à l’envers. Quand ça bosse du côté de chez vous, ici, ça découvre, rencontre. Et ces jours, alors que vos petits bidons vont gonfler, vos papilles, se régaler, nous, nous bêchons, nourrissons les animaux, arrosons les plantes. Drôles de fêtes que de les passer à suer, sous un soleil brûlant, à Fiambala. Un bled de 3000 habitants, le dernier sur la route 60 qui mène au nord chilien. Un bled que nous n’aurions jamais croisé si nous ne l’avions pas choisi pour notre workaway. Car bien trop isolé. Eloigné des sentiers touristiques. Workaway, disions-nous. Littéralement, travailler à l’étranger. Un site internet qui met en relation voyageurs et locaux à la recherche de main d’œuvre. C’est ainsi que l’on débarque chez Alexis, 36 ans. Et Ulysse, son fils de 10 ans. Propriétaires d’un lodge touristique. Et maîtres d’une mule, d’un veau, de quelques chèvres, cinq chiens, trois chats et une quarantaine de poules. Un univers que nos futurs colocataires nous font miroiter pendant les 350 kilomètres de voiture que nous partageons. L’occasion de faire connaissance. D’apprendre que la maman est partie, il y a peu. Et que notre compagnie est la bienvenue. 

29-30 DÉCEMBRE

Pour nos deux derniers jours dans son humble demeure, devinez-quoi, Alexis a été clément avec la Tourniquette. Un peu d’arrosage par-ci, par-là, des pains en veux-tu en voilà mais surtout le repos comme maître-mot. Agrémenté d’un brin d’aventure. Surtout lorsque le boss, lancé à vive allure sur la route 60 en plein milieu du désert, nous lance : « Si vous voulez, y’a un truc sympa à faire. On peut pénétrer au cœur de la montagne par un petit chemin pendant deux heures et après faire demi-tour. Mais je vous préviens, on n’a pas beaucoup d’essence et il vaut mieux éviter la nuit ». Sondage dans la voiture ? Ulysse flippe, Tournicotine trépigne d’impatience, Tournicotin fait pas le malin, Alexis sourit. C’est parti.

 

A deux ou trois reprises, le pick-up manque (de très peu) de s’embourber dans l’épaisse couche de sable. Mais ça passe. On traverse des troupeaux de vigognes, de guanacos puis des lagunes où s’entassent des flamants roses, sans oublier un ancien campement minier planté au milieu de nulle part. Pas de pumas à l’horizon, seulement un décor sur 360 degrés à couper le souffle. Les montagnes sont de toutes les couleurs, de toutes les formes, de tous les aspects. Nos invités aoûtiens auraient sans aucun doute apprécié l’ensemble. Ici, se trouve la même beauté que dans le désert de Dali bolivien sans la folie touristique qui va avec. Et avec les plus hauts sommets de volcans en ligne de mire, dont l'impressionnant Incahuasi et ses 6638 mètres. Huit heures de voiture passées à travers des paysages splendides, la journée de boulot est enfin terminée. Le 30 au soir, tout ce petit monde boucle la boucle avec une virée nocturne là où tout a commencé. Aux thermes de Fiambala. Décor de rêve, détente garanti, bain à 40 degrés sous la voie lactée, un délice. Allez, vite, au lit, au matin, le quatuor doit prendre la route pour aller fêter le jour de l’an à Cafayate, à 450 kilomètres de là. Dans la bonne humeur, sans stress, tranquilo.

Commentaires: 4
  • #4

    n. (mardi, 05 janvier 2016 22:06)

    Par rapport au désert de Dali ... La chaleur en plus ... Non négligeable je pense pour apprécier sans se geler !
    Mais quand on ne peut pas comparer ... Pas de regret ... Le mois d août fut magique !
    Gros bezzzos pour cette gentille pensée <3 <3 <3

  • #3

    Manu H. (vendredi, 01 janvier 2016 19:53)

    Bonne et heureuse année à tous les deux !
    Tous mes voeux pour 2016 :-)
    Bises

  • #2

    mmm (vendredi, 01 janvier 2016 14:24)

    # Bilan du second semestre 2015 ! #

    Travail très encourageant dans l'ensemble !
    * élèves sérieux, intéressés et intéressants .
    * attitude positive .
    * belle implication dans le travail personnel ....,commentaires et photos riches et enivrants .
    * un petit relâchement sur la nourriture . Perte de poids impressionnante . Ne mettez pas la santé en danger pour la suite !

    Éloges du jury pour cette Tourniquette qui tourne , qui vire , qui visite , qui partage et surtout qui continue de marcher sur le même chemin de l'avenir !!

    En de premier jour de l'année 2016 , le passage pour d'autres voyages est validé mais .... mais .... en CDD !!

  • #1

    la danoche (jeudi, 31 décembre 2015 20:25)

    Quelle chance , vous allez profiter de la belle année qui se termine, 4 h de plus que nous !
    Les photos parlent plus que des mots : que c'est beau !!

    Que 2016 continue à construire un lien fort dans votre relation !
    Après cette (trop longue) escapade , peut-être que cette nouvelle année vous ramènera un peu vers nous !
    ( garçon . 1 an que tu es parti le 11 janvier ) .... je languis ++++

    BONNE ANNÉE 2016 !!

27-28 DÉCEMBRE

Si l’on ne peut enlever à Alexis une chose, c’est sa gentillesse. Au début, on pensait même qu’on  bossait peu car il n’osait pas nous fournir des tâches. De peur de nous froisser. Mais non, mauvaise pioche. Alexis est vraiment A-LA-COOL. Mais fort aimable, donc. Si bien qu’il nous trimbale partout. Nous présente à tout le monde. Nous fait découvrir sa région d’adoption.

Il y a la bodega du village. Et son patron. « Un personnage ». Des vignes et sublimes demeures ici, en Californie, en France. Blindé mais vêtu comme un mendiant. A le voir traverser la place du village sa chemise jaunie et sa valise vieillie, c’est un peu cela. Quant à son négoce, impossible d’y pénétrer. Rarement quelqu’un. Serait-ce un virus Fiambalesque ? Puis il y a Freddy. Propriétaire de centaines d’arbres fruitiers. « Le chimiste », comme le surnomme Alexis. De ses doigts, il fabrique confitures, liqueurs. Aux figues, prunes, raisins, abricots. Son nez épais, ses cheveux fins, noirs et longs et sa tenue ample lui donnent un air d’Indien d’Amérique. Pourtant, il y a quelques années encore, il travaillait « dans le pétrole ». Curieux à imaginer alors qu’il peine à lâcher son sourire, coincé dans son village de Palo Blanco à 50 km de Fiambala. Et aux pieds de dunes de sables d’où dévale le Dakar, se cache la maison du Tito Morales. Un monsieur bien conservé pour son vieil âge. La tignasse blanche flanquée comme un casque sur son crâne. Le bedon bedonnant, à l’air. Et l’accordéon à proximité. Sa spécialité à lui, outre la musique, c’est un vin secret qui fait grimacer les novices. Il sent la pomme et laisse un goût de raisin macéré sur le palais. Bien plus goûteux sont les abricots, figues et poires qu’il nous met dans les mains.

 

Dans quelques semaines, ce sera salades et radis que nos compères allemands devraient se mettre sous la dent. Car, enfin, le jardin est semé ! Si, si ! De même que les fleurs pour orner la cour et les vignes. Et ça s’annonce bien. Pour la première fois de la saison, attendue de tous ici, la pluie est tombée à grosses gouttes. Le ciel a grondé bien fort. Et des éclairs splendides ont brillé. C’était la journée des miracles à Fiambala.  

Commentaires: 2
  • #2

    n. (mardi, 05 janvier 2016 22:00)

    Tournicotine alias Vévette ... As tu emprunté l accordéon du bedon bedonnant ?

  • #1

    la danoche (jeudi, 31 décembre 2015 19:49)

    Coucou !
    Vos nouvelles connaissances vous démontrent vraiment les vraies valeurs!
    Grande générosité de personnes aisées certes , mais quoi de plus important que la richesse du cœur !

    Notre belle fermière Léonie est une vraie "mère poule " !
    Toutes ces cocottes sui vont passer à la casserole ..... j'en ai la chair de poule !!

25-26 DÉCEMBRE

Alexis n’est pas du genre gros bosseur. Alors imaginez un peu le jour de Noël. Réveil à 11 heures, finir les restes de la veille et enchaîner avec une sieste : tel est le programme du jour dans la posada Las Canas de Fiambala. De quoi ravir une Tournicotine qui - c’est bien connu - adore se tourner les pouces en regardant les secondes défiler sur la pendule. « Tu veux qu’on aille arroser un peu ? », lance-t-elle à notre hôte. « Non, non, tranquille, il fait trop chaud, on verra ce soir ». « T’as besoin d’aide pour la cabane ? », renchérit la jeune demoiselle. « Non, non, plus tard, y’a pas besoin pour le moment ». « Et pour les animaux, et pour planter ? », persévère l’intéressée. « Quand il fera meilleur, avant la tombée de la nuit, vers les 20 heures ». Le travail à la ferme attendra.

Alors, on s’occupe comme on peut. Notamment aux fourneaux. C’est que dans la cuisine, les rois, c’est nous. Pas touche. Depuis le 21 décembre, père et fils sont nourris, père et fils semblent heureux. Notre spécialité ? La conception de pains maison grâce à la très convaincante machine Moulinex présente sur le bar. Au miel, au sésame, aux tomates séchées, à l’origan, aux poivrons, aux céréales, toutes les saveurs y passent. Presque assez pour redonner goût au boulot à Alexis… qui, surprise du chef,  nous envoie arroser divers arbustes et plantes deux heures durant. Mais quelle mouche l’a donc piqué ?

Excité comme une puce dès 8 heures du mat, le boss a décidément la bougeotte en cette fin d’année. Laver la voiture, étendre le linge, ratisser le terrain… jusqu’à midi, il agit. Sans cesse. On s’engouffre dans la brèche et c’est parti pour quatre belles heures de travail consécutives. A satisfaire l’appétit des poules et des chiens. A l’entretien du jardin et au déracinement des mauvaises herbes. A suer, à coups de pelle, sous la chaleur suffocante de l’instant. « Très bien, ce que vous avez fait me paraît super. On peut se reposer maintenant », lance-t-il, au moment de sa pause clope (pour une fois méritée).

Le soir venu, avant de passer à table, Tournicotine tente le coup : « On va planter dans le jardin ? ». « Non, il me semble qu’il fait un peu trop sombre maintenant, on verra demain soir. Là, on peut manger un bout tranquille et boire une petite bière si vous voulez », répond le papa. La Tourniquette se regarde. Malicieusement. Elle a compris. Ce 26 décembre 2015, l’horloge biologique d’Alexis s’est arrêtée à midi.

Commentaires: 4
  • #4

    La Zozo family (lundi, 11 janvier 2016 11:50)

    Ay... Tranquila chica! ;) !!! Reposez les petits mollets, ils vont bientôt rechauffer !
    Gros besos

  • #3

    D. (mardi, 29 décembre 2015 08:33)

    Lentement mais surement, voici donc la devise d'A :)
    Profitez de ces petits jours de repos, c'est la treve hivernal :)

  • #2

    n. (mardi, 29 décembre 2015 06:50)

    La denrée essayant de bouleverser la vie d Alexis ! trop drôle !
    Je pense ma Tournicotine ... Qu il faudrait rester plus longtemps !

  • #1

    la danoche (lundi, 28 décembre 2015 17:34)

    Ah il goûte bien au repos Alexis !
    Et nous , de loin , on hume et savoure le bon pain ! Vous voilà devenus boulangers maintenant !!

    Farniente... farniente! J'en connais un qui doit être de l'avis du Boss !
    " pas trop vite le matin , doucement le soir " !
    Tournicotine faut vous mettre au rythme de ces messieurs !!

    Biz et tranquillou

23-24 DECEMBRE

Les mains agrippées sur la pelle, Tournicotin s’acharne. Il faut labourer le petit jardinet. Sur ses pas, Tournicotine écrase et disperse du purin de mule. Ratisse et trace la ligne de semence. La Tourniquette est presque débutante en la matière, mais elle s’applique. Puis rie beaucoup. Et se dit même qu’avoir un jardin, c’est pas mal quand même. Quand Alexis vient zyeuter le travail, il est satisfait. Nous, rassurés. Et impatients que « la sieste » soit terminée pour décorer notre œuvre de savoureuses graines. Radis, tomates, laitues, carottes, melons. La sieste donc, une tradition à Fiambala. De 14 à 19 heures, le village est mort. La chaleur accable. Entre nous, ce n’est pas non plus la fournaise. Plutôt un prétexte pour rendre la vida tranquila argentine, toujours plus tranquila. Mais la Tourniquette n’en profite pas.

Car Ulysse vient toquer. Pour jouer aux cartes, au football. Pour l’aider dans la préparation de son repas. Dur de ne pas céder à ce petit capricieux. Son père, en revanche, a tout perdu de ses 30 ans de vie en Allemagne. Car le soir venu, planter n’est plus la priorité. Demain, ou… un autre jour. De quoi nous occuper pour nourrir les chiens, poules et chats. Arroser les plantes. Et ramasser les œufs. Faire du pain.

Le labeur n’aura pas duré. Alexis veut profiter. Et nous embarquer dans son aventure. Nous voilà donc en route pour une journée de pêche à la truite, avec Thomas, le spécialiste du village. A part lui, aucun d’entre nous n’est bien doué. Mais la balade est magnifique. Un mélange de Sud Lipez bolivien et d’Atacama chilien. Des déserts de sel, des montagnes aux milles couleurs. Le plus haut volcan du monde, l’Ojos del Salado, culmine à 6888 mètres. Et ce fleuve qui serpente et nous offre sept truites pour le réveillon du 24. A moins que les pluies diluviennes de la nuit précédente nous en empêchent. Car la route s’est effondrée sous la pression d’une eau marron dévalant. De justesse, le pick-up file entre les pierres, la boue et le ravin.

A nous la préparation du feu de bois, des truites, des légumes. Dehors, les feux d’artifice explosent. Il est minuit. Dans l’assiette, un repas de fêtes. Autour de la table, nul doute que chacun a l’esprit un peu ailleurs. Mais ce Noël en mode Tourniquette n’aurait pas pu être plus réussi. Feliz Navidad a todos !

Commentaires: 1
  • #1

    mmm (samedi, 26 décembre 2015 10:51)

    Merci à vous deux d'avoir une pensée de si loin , en ce jour particulier !

    Bonjour les agriculteurs - fermiers . Oh que la terre est basse ....,et bonjour à l'été argentin !
    Allez , malgré cette touffeur , activez - vous .... les activités vous attendent !!
    Vous êtes devenus les " gauchos du ranch " !
    C'est à votre honneur cette admirable expérience .
    Dessein réussi pour ... pour ... Ulysse !

    ¡ bravo y buena suerta !
    Mil besos

21-22 DÉCEMBRE

Le lit « King Size » est un peu trop grand pour nous. Le bain-jacuzzi un peu trop luxe. Tout comme la tapisserie, les finitions bois, le canapé, les lampes de chevet… Et oui, Alexis n’a pas fait les choses à moitié en recevant la Tourniquette. A nous l’une des deux chambres stylées privatives qu’il loue à l’année pour la modique somme de… 75 euros par jour. Cachée au fin fond d’une ruelle, entre champs désertiques et maisons en adobe délabrées, sa demeure ne présente pourtant rien d’imposant. Juste une façade grise rénovée, un simple portail manuel et des lignes de murs de pierre. Puis, en s’approchant, une vigne à taille humaine se distingue. Avec pour voisins, la cinquantaine d’animaux de la propriété, un barbecue du plus bel effet et un ancien lieu privatif de prière reconverti en salle de petit-déjeuner. La grande classe à la campagne. Gratos moyennant quelques heures de travail quotidiennes. « On verra demain ce qu’on peut faire et je vous montrerais quelques trucs », nous lance notre hôte aux alentours des 19 heures. « Là, on va se faire un petit asado non ? J’ai du bœuf et de la vigogne (appartenant à la famille des lamas) qui sont au frais ». Autant le dire tout de suite, on a vite et bien dormi. 

Réveil 8 heures, la Tourniquette est à l’affût. Prête à revêtir la combinaison et à gratter la terre. Mais Alexis veut la jouer cool. A nous les parties de cartes successives avec l’Enfant Roi, la confection de la salade du midi, les premiers shoots dans le ballon et l’après-midi passée à cramer dans les somptueux thermes du village. A flanc de montagnes rougeâtres. Dans une eau à 38 degrés. Avec vue imprenable sur un désert sans fin et au second plan les ombres de la Cordillère des Andes. Trop dure la vie de membres Workaway. Vraiment. Demain, on prend les mêmes et on recommence ? « On se voit vers neuf heures au petit-déjeuner et après, on ira faire le jardin. J’aimerais bien qu’il soit fini dans la journée si possible », interpelle le beau gosse trentenaire aux yeux bleus. Adieu les vacances.

Commentaires: 2
  • #2

    n. (vendredi, 25 décembre 2015 10:50)


    Ulysse a bien de la chance de vous avoir à ses côtés ... Encore une rencontre qui va être difficile de quitter ! Mais Carpe Diem, n est ce pas !

  • #1

    la danoche (jeudi, 24 décembre 2015 06:35)

    La Tourniquette à "la ferme du bonheur!"

    L'arche de Noé doit un peu s'interroger....
    Le jardin , les plantes regardent hébétés....
    * qui sont ces étrangers, pour les uns !
    * à boire , à boire pour les autres !

    Vous trônes en maître dans cet endroit.
    Bien envie d'œuvrer pour une fois .

    Excellent réveillon et JOYEUX NOËL pour demain , sous le soleil argentin !!
    On vous envoie un paquet rempli et enrubanné de baisers .
    Ici , pour nous , le plus beau des cadeaux reçu cette fin d'année : c'est vous !

Cordoba : La révolution casher 

13-20 DÉCEMBRE

La table est garnie. Encombrée même. Une assiette de plastique rose chevauche sa voisine, bleue, et un peu blanchie par l’usure. Des verres dépareillés, et des couverts. Les couleurs vives rappellent plus un banquet champêtre qu’un repas de fête. « Shabat Shalom », entonnent nos camarades de tablée. Israéliens. Comme le jeune gérant et tous les occupants de l’auberge qui fut notre foyer pour la semaine. Dans nos assiettes, du poulet braisé et farci, des boulettes de viande à la bolognaise, du pain maison. Préparés depuis la mi-journée. Ça papote en hébreux, et on ne capte rien. A part qu’être entre eux, loin de la Terre Sainte, c’est important. Et que ce dîner du vendredi, il est sacré. A Cordoba, difficile de se croire en Argentine donc. Encore moins lorsque l’on grimpe sur la terrasse. La vue sur des immeubles grisonnants et décrépis. Une coupole azure. Et la rue qui grouille de vendeurs ambulants, de passants. Il soufflerait comme un air d’Orient. Il faut avancer. Essayer du moins. Se frayer un passage entre des tas de vêtements. Des bras qui tendent des paires de chaussures. Des rabatteurs pour sandwiches bien huileux. Et cerner les mains baladeuses de deux pickpockets. Raté !

Puis la place San Martin. Verdoyante. Épurée. Les pierres jaunes de la cathédrale et les arches immaculées du cabildo, siège du pouvoir espagnol, sont de petits joyaux architecturaux. Nos premiers pas dans le Cordoba historique. Emprunt à chaque coin de rue de la présence passée des Jésuites. Débarqués pour évangéliser les indiens en 1613, jusqu’à l’expulsion de l’ordre en 1767. L’occasion de découvrir que Cordoba était la capitale de la province jésuite du Paraguay, englobant aussi les missions boliviennes parcourues en août (déjà !). Cet immense mur de pierres renferme l’église. Sur sa droite, l’université et le collège. Les Jésuites travaillant dans les missions devaient y étudier. La bibliothèque témoigne. Comme cette Bible en sept langues. Des institutions coûteuses, à l’époque. Incitant les Pères à construire des fermes dans les environs de Cordoba. A Alta Gracia, l’estancia rayonne. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, ses occupations successives ont estompé le souvenir des religieux. Restent les toilettes, l’église et la forme du bâtiment. Cerclant entre courettes et arcades, les anciennes chambres. Le dortoir des 300 esclaves, à l’extérieur de l’enceinte, a disparu. Il reste un soufflet énorme, pour fondre des contours de portes, des cloches. Et un plan d’eau, un barrage artificiel pour faire fonctionner les deux moulins à farine.

Il faut le contourner et admirer une poignée de demeures élégantes pour la trouver : l’une des maisons d’enfance d’Ernesto Guevara de la Serna. Le Che. Souffrant d’asthme, c’est le climat sec de la province de Cordoba qui incite la famille à y déménager. Pendant onze ans. Dans la chambre trône quelques relevés de notes. Très bons. La demeure est bourgeoise. La réplique de sa « Poderosa », la bécane avec laquelle il parcourt l’Amérique du Sud avec son ami Granado jurerait presque. De même que tous ces écrits, carnets de voyage, ou campagnes révolutionnaires. Et ces photos, accompagné de Fidel. Nehru, Nasser et les autres. Drôle de parcours que ce gamin aisé, devenu étudiant en médecine puis enragé par les conditions de travail des humbles mineurs boliviens.

Et de nous rappeler, qu’il y a quelques mois, devant notre ordinateur, prêts à acheter nos billets d’avion, on voulait l’imiter. Démarrer notre voyage le 4 janvier, comme lui. Et suivre ses pas. Tous. De Buenos Aires à Miami. Finalement, on est partis le 11. Et dans l’autre sens. Pour lui, la suite, on la connait. Pour nous, pas encore. Il ne rentre pas indemne, révolutionnaire en devenir. Pour l’heure, on écoute de la musique juive.

Commentaires: 4
  • #4

    La Zozo family (mardi, 22 décembre 2015 14:32)

    Aquí se queda la clara
    La entrañable transparencia
    De tu querida presencia
    Comandante Che Guevara...

    La coupe de cheveux, c'est bon Tournicotine! Il ne manque plus que la barbe... Ca risque d'être un peu compliqué ;) !!

    Gros bizous les Barbudos sin barba ;) !!

  • #3

    la danoche (lundi, 21 décembre 2015 14:52)

    Toujours jolie et en plus ... même posture et salut règlementaire ... militaire oblige !!
    Belle prise garçon !
    Bizz

  • #2

    la danoche (lundi, 21 décembre 2015 11:47)

    Cordoba .... on est tous condamnés à s'unir !
    Ave Maria ... Shalom Salam ... quelqu'un a dit : "nous sommes tous des enfants de Dieu "!

    Stopper les armes , paix pour les hommes !!
    En espérant que la rébellion est derrière nous !

  • #1

    n. (dimanche, 20 décembre 2015 22:39)

    Beau melting pot ! Ernesto, tournicotin et tournicotine faisant shabat ! .... Vive la paix dans le monde !

Mendoza : Argentine miniature

7-11 DÉCEMBRE

Carte en main, on hésite. Tout droit, puis bientôt à gauche. Peut-être. La voiture qui nous frôle nous sent paumés. Elle a raison. Surtout qu’un chaleureux soleil rougit nos peaux blanchies par l’hiver que nous quittons tout juste. « Vous êtes perdus ? », nous lance Karim depuis sa jolie berline sombre. « On cherche la bodega Trapiche. » Une cave installée dans la banlieue de Mendoza, sur la commune de Maipu. Une région produisant 90 % du vin argentin. Dont cette société avale près de 40 % du marché. A bord, avec notre originaire du Liban débarqué ici, on questionne. « Quelle est la bodega du coin la plus intéressante ? » - « La mienne », taquine notre chauffeur. Cinq minutes plus tard, nous y voilà. Rien de l’usine ciblée. Une maison familiale italienne, rachetée par Karim en 2012. Six-cent mille litres de liquide à l’année pour quatre hectares de vignes. La dernière récolte repose dans des tonneaux en chêne fabriqués à Saint-Romain, en Côte-d’Or. Alors que des bouteilles sont en cours d’étiquetage. Quelques tables à l’ombre des vignes qui grimpent sur une pergola. Et devant nous, deux verres de Malbec bien remplis. LE cépage argentin. Il est très bon. Que demander de plus pour nos onze mois de voyage. Même si la sommelière avoue : « le Pinot Noir de Bourgogne… mmmmh. » A sympathiser, elle finit par nous véhiculer dans une autre bodega.  Pas déçue la Tourniquette randonneuse. Car cette route des vins compte plus de maisons et de routes goudronnées que de vignobles et chemins terreux. Notre accompagnatrice et sa chevelure élégamment envahissante nous promet qu’un jour, elle enfourchera son vélo sur les sentiers bourguignons. Nous, on enfile un autre verre de vin du pays. Puis d’autres. Entourés d’oliviers, l’autre star du coin. Des Andes, aussi. Et au loin, la ville de Mendoza.

Notre première grosse citée argentine. Agréable de s’y faufiler. De placettes en placettes. Il y a l’Espagnole, avec ses mosaïques. La Chilienne et ses étoiles bleues, blanches et rouges. Et beaucoup de jardins et d’arbres rythmant la ribambelle de rues consuméristes. Et cette avenue : Boulogne-sur-Mer. Étrange. Sauf si l’on sait que le général San Martin, libérateur de l’Argentine en 1810, y est mort. Dans un musée consacré, quelques objets. Son bureau, le drapeau derrière lequel son « armée des Andes » a traversé la Cordillère pour appuyer les troupes chiliennes voisines contre les Royalistes. Des lettres aussi. Puis de nombreuses cartes.

Au menu ce soir, asado ! L’incontournable argentin. Un barbecue, pour les blasés. Mais à observer Franco et son père s’y atteler, dans la courette de notre auberge, c’est bien plus complexe. D’abord un feu, pour que les braises se forment. Puis la viande marinée dans du chimichuri. Du bœuf, des chorizos, du porc. « En été comme en hiver, c’est un asado par semaine », rie Franco, la quinzaine et déjà asador de compét. Toujours dans la famille, « On vit l’Argentine », je voudrais maintenant le fils. Le maté ! Cette infusion d’herbes flottant dans une calebasse et avalée à travers une paille métallique brûlante. Une institution plus uruguayenne qu’argentine. Mais choyée ici selon les régions. Pour rejoindre Mendoza en stop depuis Puerto Madryn, c’est à bord du camion de Juan que l’on s’y est collé. Tournicotin en novice. Tournicotine en nostalgique. Dans la famille « Système D en Argentine », je voudrais la fille : une nuit sous la tente sur un terrain vague d’un bled méconnu des cartes touristiques, une autre calée dans la remorque d’un autre routier, Jorge. Son grand cœur, son petit-déj, sa petite vie. Et sacré conducteur sur 700 bornes. « Français ! Prends le volant un peu », insiste-t-il. Rieur. Trente-cinq kilomètres plus tard, Tournicotin lâche le volant. Ouf ! On sera à Mendoza vivants. Car nous y attendent vin et viande. Enfin, vous savez déjà.

Commentaires: 5
  • #5

    M&JP (jeudi, 17 décembre 2015 19:24)

    Que de changements, le vin, la viande et surtout l'été qui arrive… pas mal tout ceci, donc profitez en bien……et très bonne continuation….BESOS

  • #4

    D. (lundi, 14 décembre 2015 16:10)

    Haha sacrée n. tu me fais bien rire :)

  • #3

    n. (lundi, 14 décembre 2015 13:28)

    T'inquiète petit D. ...ette ... nostalgique ... j'en connais une qui ne risque pas d'oublier !
    ... et puis entre nous ... chut ... mais je veille !

  • #2

    D. (lundi, 14 décembre 2015 11:05)

    On a faim et soif en lisant tout ça :)

    Votre grande aventure me donne à réflechir tous les jours. Je pense à vous, à vos découvertes, à vos rencontres. Tous les matins, j'ai hate de connaitre les anecdotes de la journée, et de me projeter avec vos belles photos.
    Toute le monde ne pourrait pas le faire, mais vous avez eu le cran/la folie :)
    Continuez votre belle route, et n'oubliez pas notre rdv le 02/07 <3

    Vous nous manqueeeeeeeeez, mais vivre avec vous (de loin) cette aventure c'est quand meme super cool :)

    Santé !

  • #1

    n. (lundi, 14 décembre 2015 06:12)

    On saute du pingouin au verre de vin ! Avec ce patrimoine argentin .... Quelques effluves de chez nous effleurent et réveillent vos papilles ... Que ce soit en France ou ailleurs, quelque soit la gastronomie elle est toujours convivialité ! Gros gros bezzzos mes barroudeurs. Continuez de bien profiter, de tout faire rentrer dans votre tête et votre coeur .... C est votre patrimoine à vous !

Puerto Madryn : capitale de l'attente 


1er-6 DÉCEMBRE 

Posés sur le trottoir du terminal de Trellew depuis près de trois heures, on tente tant bien que mal de garder notre calme. Tarif exorbitant mais service qui laisse à désirer, bienvenue en Argentine, LA nation du bus pour pigeons. Finalement, notre correspondance direction Puerto Madryn se pointe. YES. A nous les baleines, les orques, les otaries, les éléphants de mer et toute la faune qui va avec ! Enfin, pour tenter de voir tout ce beau monde, il faut auparavant louer une voiture, trouver des compagnons de route avec qui partager les frais… en gros arriver à mettre en place le schéma préférentiel de base pour tout touriste débarquant dans cette chouette station balnéaire. Problème, notre transfert d’argent réalisé à meilleur taux entre la France et la cité maritime s’éternise dans le temps. Une aprèm, une journée, 48 heures… puis la délivrance. Un mail de confirmation, des liasses de billets récupérées à quelques pâtés de maison de notre lieu de résidence, la péninsule Valdès est enfin nôtre. Bon, pendant tout ce temps, on n’a pas fait que se tourner les pouces hein : pause bronzette sur la plage, promenades dans cette ville fondée par des Gallois à la fin du XVIIIe siècle et recherche d’étrangers prêts à se balader à nos côtés.

Giovanni et Gisella, couple d’Italiens âgé d’une cinquantaine d’années rafle d’abord la mise. Avec eux, au volant d’une petite Fiat rouge du plus bel effet, on se rend à Punto Tombo où plus de 500 000 pingouins de Magellan ont pris leur quartier depuis des décennies lors de la période de reproduction. Et devinez quoi ? Le spectacle est grandiose. En même temps, comment pourrait-il en être autrement lorsque vous vous retrouvez à marcher en plein milieu d’une colonie ? Pendant que Robert couve avec tout son amour son petit dernier sous un arbuste, Raoul s’étire et profite du soleil à moins d’un mètre de nous. Jacky passe par là, le salue en chantant puis s’empresse, tel un pantin désarticulé, d’aller prendre son bain. Il n’y retrouvera pas Jocelyne, bien trop occupée à nager comme une torpille du haut de ses 50 centimètres. Heureusement, toute sa bande de potes accepte de partager avec lui une sieste sur les graviers de la plage avant de rentrer au nid. Inoubliable. Presque autant que le comportement de nos deux compères d’un jour qui décident, sans nous en avoir alertés au préalable bien sûr, d’aller rendre visite à des amis avant de rentrer au bercail. Evidemment trop bons, trop cons, les pigeons ne disent rien et attendent « tranquillement » dans la voiture que Monsieur et Madame organisent leur soirée du dimanche. Une délicieuse purée de carottes et des escalopes milanaises plus tard, aideront à faire passer la pilule.

C’est alors que se pointe à l’horizon la fameuse péninsule Valdès, aire géographique de 3625 kilomètres carrés figurant sur la liste des neuf merveilles du pays retenues par l’Unesco. Un rendez-vous immanquable des amoureux de la nature qui se pressent chaque saison dans la province du Chubut afin d’admirer les quelques 2000 baleines franches présentes dans la baie. Aujourd’hui, début décembre, il n’en reste plus qu’une petite cinquantaine dans les environs, les autres ayant déjà migré vers d’autres cieux. Cinquante c’est mieux que zéro donc pourquoi pas ! Pour réussir cette mission périlleuse mais ô combien précieuse, Giovanni et sa compagne ont laissé place à Vincent et Marjolaine. Une fille aussi simple qu’agréable à vivre, un mec aussi sec que drôle et cultivé, pas de doute, on a gagné aux changes avec ce jeune couple de Bressans. « Waouh, elle a sauté hors de l’eau, t’as vu ça ». « Trop beau ». Les commentaires vont bon train au sein du quatuor lorsque le mammifère marin décide de nous offrir au large la plus belle de ses pirouettes. Tout le monde est content sauf… Roulement de tambours. Tournicotin ! Qui n’a rien vu à cause d’un temps de réaction médiocre. « Si, si, les éclaboussures » pardon. Pas grave, les dos d’au moins trois autres cétacés se devinent au loin, tout comme les innombrables parades des queues en guise de bouquet final. « J’ai attendu, attendu, elle n’est jamais venue » disait à l’époque un certain Joe Dassin. Sur la péninsule Valdès, l’animal est plus efficace que l’amour conjugué au féminin.

Surtout qu’au détour de la route, les rencontres fructueuses se multiplient. Guanacos sur la droite. Pintades et tatous au Nord évitant de justesse de finir en compote sous nos roues. Maras sur la gauche, sorte de lièvre aux déplacements de kangourou et aux pâtes aussi fines que celles de Vincent. Maman autruche et toute sa petite famille au Sud. En contrebas, lions et éléphants de mer ravissent nos pupilles au travers de combats épiques. Bref, on en prend plein les yeux au volant de notre bolide. Libres comme l’air. Sans bus, sans touristes, sans bruit. Le bonheur ? Pas tout à fait.

Les orques manquent à l’appel dans notre collection. « Pour les apercevoir, il faut se rendre à tel et tel endroit deux heures avant ou deux heures après la marée haute », nous disait-on. Alors, on a exécuté les ordres pour optimiser nos chances de réussite. Trois heures d’attente samedi, lever à quatre heures du mat’ dimanche, 150 bornes sur piste aller-retour dans la foulée, trois heures d’attente l’après-midi, 150 bornes aller-retour pour conclure. Mais non ! Rien à faire. La Tourniquette ne verra pas de ses propres yeux la fameuse scène de l’otarie capturée puis happée par les crocs du mythique prédateur noir et blanc. Frustrant ? Oui. Très frustrant même. Mais comme le disent à merveille mes compagnons de route : « la nature n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle est imprévisible ». OK, Vincent, Marjo, je veux bien mettre un 14/20 pour l’ensemble du road trip même si notre pote « Sauvez Willy » a décidé de se faire la malle durant notre présence sur la presqu’île. Allez, va même pour un 15/20 car passer ce moment d’attente avec vous, c’était franchement vachement chouette. Et pendant qu’on y est, à un de ces quatre du côté de la Norvège ou de la Nouvelle-Zélande. Apparemment là-bas, y’a des orques près des côtes. Apparemment...


Commentaires: 4
  • #4

    Vincent (lundi, 14 décembre 2015 14:58)

    Avec un petit temps de retard, mais Excellent !!!!!!!!
    Au plaisir de vous revoir et ce n'est pas qu'une formule de politesse.

  • #3

    Marjo et Vinc (dimanche, 13 décembre 2015 22:55)

    Salut les voyageurs
    C'est marrant de laisser des coms chez les autres, d'ordinaire on les reçois. ;-D
    Très chouette votre article et merci pour les compliments et surtout pour ce magnifique 15/20. On en attendait pas tant. Nous aussi on a vraiment passé de bon moments avec vous même si... oh non ne remuons pas le couteau dans la plaie!
    Ok pour la Norvège ou la nouvelle Zélande mais en attendant passé plutôt nous voir à Bourg à votre retour c'est moins loin.

    Bisous
    Profitez bien de la fin de votre voyage. (Plus que 3 jours pour nous ça fait drôle.)

  • #2

    n. (vendredi, 11 décembre 2015 06:12)

    Les pingouins c est toujours trop marrant, toujours bien habillés ... La grande classe !
    Mais je vote pour Vincent le lapin qui a intérêt à ne pas venir squatter nos forêts ... Il en serait la risée .... Le pauvre !
    Je vote aussi pour les pigeons .... Qui nous régalent toujours autant !

  • #1

    la danoche (jeudi, 10 décembre 2015 07:13)

    Attente prolongée mais bien récompensée et comblée !
    Toutes ces belles rencontres privilégiées ont créé des amitiés ...... mis à part ceux qui vous ont posé "un lapin "......oh et encore !
    Tournicotin - musicien , trop distrait sûrement a fait une fausse note ....ah , sacré "pingouin" !
    Quoiqu'il en soit , spectacle à la hauteur de vos attentes !!
    Une brassée de courage pour la suite .

Ushuaïa pour les pauvres

27-28 NOVEMBRE

Il nous nargue. Sa sirène, lourde, en guise d’au revoir. L’énorme paquebot de croisière qui squatte le port d'Ushuaïa depuis la fin de matinée largue les amarres. Sans doute en direction de l’Antarctique. Enc***. Le must à faire au départ de la ville qui se vante d’être la plus australe du monde (Il s’agit en fait de Puerto Williams, au Chili. Plus isolée, moins touristique. Les chanceux). Franchement, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, la Tourniquette est plutôt décomplexée du porte-monnaie. Ni radine, ni cigale. Mais sans budget bien élaboré et détail des comptes au quotidien. C’est peu dire qu’en Argentine, on devient plus regardant. Et à Ushuaïa, ça en devient carrément énervant. Tourner deux heures pour trouver une auberge à prix A-B-O-R-D-A-B-L-E. Soit : 23 euros par personne en dortoir. A Ushuaïa, on n’a pas les mêmes valeurs. Aurait-on fait 800 bornes pour rien ? Non.

Car on a déjà fait la route avec quatre automobilistes. En voiture, camion et camping-car. Et en bateau, traversant le Détroit de Magellan, reliant le continent à l'île.  Mais sur place, les balades à touriste en bateau. Le train du bout du monde. Le parc national Tierra del Fuego. Tout est cher. Trop cher. Ce dernier, encore gratuit en 2011 explose aujourd’hui les compteurs. Du coup, Ushuaïa pour les pauvres, ça donne un séjour réduit. Déjà, changer des dollars en pesos argentin pour bénéficier d’un taux avantageux. Le « dollar blue », l’officieux. La photo souvenir devant le panneau du bout du monde. Une courte promenade dans la rue San Martin, un concentré de station de ski des Alpes. Puis une « balade », mutant au fil des kilomètres, en randonnée au glacier Martial. « Tu penses qu’il est où ? » - « Mmmh, dans le creux, là-haut. Regarde les gens ». Sauf qu’il était là, devant nous. Car du glacier Martial, il ne reste que les dernières neiges formant un cirque glaciaire. Et nous qui pensions voir un cousin du Perito Moreno. C’est vraiment nul les activités de pauvres. Mais les pieds dans la neige, à se rapprocher des montagnes, on apprécie le lieu. Puis le sol devient rocheux. Et couvert de mousse. Une boule de neige dans le bas du dos, touchée, Tournicotine. Riposte dans la nuque, coulé, Tournicotin. Si t’étais riche, t’aurais peut-être deux paires d’yeux. Pas b’soin qu’il dirait. Car suffisant pour tomber le nez sur un appareil photo numérique égaré (surement par un riche. Bien fait.)

En deux secondes, il nous voyait déjà dîner aux chandelles, après avoir revendu la machine. Sauf qu’en la testant, vue plongeante sur Ushuaïa, il déchante. Le zoom ne fonctionne pas. Vive les pâtes.    

Commentaires: 1
  • #1

    la danoche (dimanche, 29 novembre 2015 13:24)

    Le papa Noël va bientôt arriver, vous permettant de faire les activités de" riches" !
    Tout ce voyage pour rien, sans cadeau à l'arrivée ??
    Profitez et laissez les comptes de côté.
    Fêtez Ushuaia sans retenue .
    Bizz


Quatre à la suite, je prends la main...

Top, qui suis-je ? Pays dans lequel la Tourniquette a passé 85 nuits effaçant des tablettes le record précédent détenu par le Pérou (79), mon territoire forme une bande étroite allant du désert d’Atacama jusqu’au Cap Horn. Fondée le 12 février 1541, ma capitale Santiago a abrité Sylvain et Léonie durant pas moins de trois semaines, le temps de leur permettre de concrétiser une grande première dans le domaine associatif. Après avoir connu les années sombres de la dictature Pinochet, je suis considéré aujourd’hui comme le pays le moins corrompu d’Amérique latine et l’un des plus démocratiques. Bénéficiant de sites naturels exceptionnels comme l’île de Pâques, la Patagonie Andine, le parc national Torres del Paine, je manque déjà à votre duo préféré, désormais enlisé dans l’Argentine inflationniste. D’une largeur moyenne de 180 kilomètres pour 4300 km de long, je fis frissonner Tio et Tia d’une grosse secousse sismisque avant de les combler de bonheur en les poussant à la consommation de 100 paquets de gâteaux, 9 pâtisseries et 3 glaces. Je suis, je suis, je suis….


Commentaires: 2
  • #2

    D. (lundi, 30 novembre 2015 10:20)

    Le Chiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

    Et si vous en doutiez.... JE RESTE !!

  • #1

    mmm (dimanche, 29 novembre 2015 13:13)

    Contrée mystique, lointaine, sauvage, variée
    Hospitalité et gentillesse des habitants
    Incroyable diversité d'une grande beauté
    Libres et chanceux sur cette mince bande de terre
    Ile de Pâques ....."œuf " sur le gâteau

Trek du W : l'alphabet en folie

18-25 NOVEMBRE

« Waouh, c’est la première fois de ma vie que j’en vois un. Je suis trop heureuse. Un Martin-piqueur en pleine nature, trop beau ». C’est vrai Tournicotine qu’il a de la gueule avec son beau plumage noir, son bec tout fin et sa tête rouge. A tapoter comme un dingo sur son tronc d’arbre dans le but de s’offrir un nid douillet. Sauf que le mix entre le Martin-pêcheur et le marteau-piqueur, ça n’existe pas !!! A moins d’un mètre de nous, lors de notre quatrième jour d’excursion dans le parc Torres del Paine, on a croisé, sans le savoir, un Pic de Magellan, sorte de pivert patagonien (merci Google). Et pas du tout un Rouge-gorge comme l’avait murmuré plus tôt Tournicotin… Dans la région de Puerto Natales au Chili, s’attaquer au W, l’un des treks les plus renommés de la planète, c’est l’assurance de vivre une expérience unique, de voir des trucs de dingue et de rentrer avec tout plein d’anecdotes en tête. Mais avant de s’attaquer à la lettre numéro 23, n’oublions pas…


Animaux. Car outre ce splendide Pic de Magellan aperçu par coup de chance, Torres del Paine nous aura quand même bien gâtés en matière de faune. Comme avec ce (petit) aigle en train de déguster un lièvre sous nos yeux avant de s’envoler dans la steppe avec son précieux butin entre ses griffes. Ou ce grandiose condor des Andes passant juste au-dessus de nos têtes avec sa majestueuse collerette de plumes blanches.

Blague. Après avoir savouré notre premier pique-nique composé de beaux sandwiches au pâté,  Tournicotin lance à Tournicotine : « Tu veux que je te montre c’est quoi un vrai baiser de cinéma ? ». Tournicotine à Tournicotin : « Vas-y ». Tournicotin agit. Tournicotine réplique, toute fière d’elle : « C’est plutôt un cinéma pâté (comprendre Pathé) ! »

Cascades. On connaissait les cascades d’eau, on a découvert ici les cascades de neige. Un bruit sourd, des traînées sur plusieurs dizaines de mètres, une vision impressionnante. A couper le souffle.

Douleurs. Aux doigts de pied, au tendon d’Achille droit de Tournicotine, aux épaules, en bas du dos, aux mains et j’en passe… Mais face à tant de beauté, il n’y a qu’une chose à faire : jamais reculer, toujours avancer.

Eliott. Le soir, avant de se dire bonne nuit aux alentours de 20 heures après une rude journée de marche, sans télé et sans distraction aucune présente sous notre tente, regarder des photos rigolotes du petit dernier, ça fait toujours plaisir. Et ça réchauffe le cœur pendant que le corps, lui, se gèle.

Feu. L’image de ces milliers d’arbres morts reposant sur plusieurs kilomètres, ravagés par un terrible incendie en 2011. Un paysage de désolation triste pour la planète mais terriblement « joli » à regarder, car contrastant à merveille avec les couleurs vives environnantes.

Grey. Contempler le glacier Grey, sans aucun doute l’un des moments les plus marquants du trek. Six kilomètres de largeur et vingt-huit de profondeur, tout est dit. Un spectacle presque aussi beau que le Perito Moreno. Dommage qu’à cause du réchauffement climatique, il recule, chaque année, de près de 150 mètres.

Hébreu. Ne nous demandez pas pourquoi, on n’en sait pas plus que vous. A l’entrée des campings, une affiche, toujours la même, écrite en hébreu de long en large. On n’a rien compris et on s’en fout pas mal.

Indécence. Poser les seins à l’air devant le glacier Grey au milieu des autres touristes qui sont en train de pique-niquer. Cette jeune Américaine l’a voulu, elle l’a fait. Mais promis, on n’a rien vu ! Seulement un dos.

Jeu. A Pétrohué au Chili, Tournicotine avait donné un gage à Tournicotin après un pari débile perdu. Résultat, pendant les 20 prochaines années, Tournicotin devait, au réveil, dire avant toute chose un mot commençant par exemple par un D le lundi, puis par un E le mardi, par un F le mercredi etc etc. Sans jamais se tromper dans l’ordre des lettres bien sûr. Le truc bien chiant et saoulant… Heureusement, le jeu pouvait se stopper net si jamais nos deux pensées s’arrêtaient au même moment sur le même mot. Bingo avec la lettre V. au bout de 19 jours. Merci velociraptor.

Kiffer. Comme dirait les jeunes. « J’ai trop adoré », dira d’ailleurs Tournicotine, un brin nostalgique en quittant le parc. Et elle avait bien raison. Torres del Paine, c’est le kiff complet. Elu par la Tourniquette le plus beau parc national dans lequel elle ait posé les pieds en 2015. La grande classe. Vraiment.

Liquide. Quel bonheur d’aller chaque matin à la rivière remplir sa bouteille d’eau du précieux liquide s’écoulant directement du glacier. Bon, pour la forme, on a quand même ajouté quelques pastilles pour la purifier au cas où des petits malins se seraient grattés les pieds ou auraient uriné dedans quelques mètres plus haut.

Mikado. On l’a adorée. Cette fameuse montagne marquant l’entrée dans la vallée française. Aux couches de couleur parfaitement marquées et distinctes rappelant un Mikado calcaire selon les dires de Tournicotine. Pas faux.

Nordenskjöld. Nom faisant référence à un explorateur suédois ayant vadrouillé dans le parc à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, il a donné son nom à un fabuleux lac turquoise parcourant l’écrin de verdure sur toute sa largeur. Les plages des Seychelles ou de l’Ile Maurice n’ont qu’à bien se tenir… même si la baignade y reste impossible au regard de la température glaciale de son eau. Frustrant non ?

Odorat. En gardant les mêmes habits de marche durant cinq jours et en ne prenant qu’une douche durant ce laps de temps faute d’équipements dans les campings, je peux vous assurer que sous Renaude, ça sentait tout sauf la rose.

Provisions. Sans réchaud et avec nos seuls sacs de 60 litres chacun, on a fait avec les moyens du bord. Ce qui donne : 10 paquets de gâteaux, 600 grammes de sauce tomate, 500 grammes de saucisse, 500 grammes de fromage, 450 grammes de pâté, 450 grammes de tranches de poulet, des dizaines de pommes et mandarines, 25 pains, 2 rouleaux de papier toilette et bien sûr 1 tente. Pour le dernier ingrédient, cf. la lettre Y.

Quiétude. On nous promettait l’enfer. Avec ses 200 000 visiteurs par an, « vous allez être trop nombreux sur les sentiers, ça va être l’embouteillage », nous prévenait une Française. Alors certes, y’avait beaucoup plus de monde que lors de nos sorties précédentes, mais le trafic est resté tout à fait raisonnable. Personne ne nous a fait tomber dans le ravin et on a toujours trouvé une place pour poser nos sacs à dos le soir venu. Tranquilles, au calme, sereins.

Retrouvailles. Avec Guillaume, notre fameux français déjà croisé à Cusco, à San Pedro de Atacama, à Samaïpata et plus récemment au Perito Moreno. Tu ne veux pas nous lâcher les bottes une fois pour toute ;) ?

Serviettes. Pliées en quatre sous nos duvets, nos serviettes de douche ont servi comme maigres matelas durant ce séjour, nous protégeant ainsi quelque peu de la forte humidité émanant du sol. Merci à elles.

Torres. Contrairement à El Chalten où le temps n’était pas avec nous, il a cette fois été plus clément. Nous permettant de voir à la perfection les trois fameuses aiguilles granitiques faisant la renommée du parc. Pas un nuage, un grand soleil, une lagune pour compléter le décor. Tout simplement inoubliable.

Ultraviolet. Trou de la couche d’ozone oblige, le soleil frappe fort dans cette partie du monde. Et fait des dégâts sur la peau avec des indices très élevés oscillant aux alentours de 10 (sur 12). Mais aux dernières nouvelles, la Tourniquette a simplement pris des couleurs. Pas encore de rides.

Vent. Lors de nos deux journées passées au camping Péhoé, il n’a cessé de martyriser Renaude. Un peu comme si notre tente chérie avait eu des puces en permanence ou dansait la samba toute la journée. Mais elle a tenu bon. A plié mais n’a jamais rompu. Ouf.

W. Appelé ainsi de par la forme de son parcours, la star des treks chiliens mérite bien son statut de par la diversité et la richesse de ses paysages. Au final, en l’espace de cinq jours et quatre nuits, la Tourniquette aura affolé les compteurs avec près de 103 kilomètres à pied parcourus. Record battu.

X. Ce qui se passe sous la tente, reste sous la tente…

Yaourt. Pour la première fois en plus de dix mois, la Tourniquette s’est acheté des yaourts. Youpi. Quatre à la mûre et quatre à la vanille dégustés au petit-déjeuner accompagnés à chaque fois d’un paquet de gâteaux et d’une pomme. Un régal.  

Zappé. Déjà que le W en tant que tel, c’est compliqué, mais en omettant de prendre dans notre sac, des pansements et une petite trousse à pharmacie, la tâche s’annonçait encore plus ardue. Heureusement, pas d’ampoules, ni de bobos à signaler. C’est qui les meilleurs ? Aux dernières nouvelles, toujours pas les Verts sèchement battus dans leur Chaudron par de vaillants Marseillais dimanche dernier J

Commentaires: 6
  • #6

    La Zozo family (mardi, 08 décembre 2015 14:02)

    Des articles toujours aussi originaux! Qu'est ce que ça fait du bien de vous lire entre 2 fichiers excel ;) !!! La suite, la suite!!!

    Gros bizous

  • #5

    D. (vendredi, 27 novembre 2015 12:54)

    C'est un joli abécédaire qui nous aura fait voyagé avec vous :) Vivement le prochain trek, mon sac est prêt !

  • #4

    mmm (jeudi, 26 novembre 2015 20:50)

    Vous en avez eu pour tous les sens et dans tous les sens !
    Belle créativité Tournicotin ! Hourra !! Tournicotine couronne le tout !
    Ces glaciers qui plongent dans les lacs ,ces lagunes , ces aiguilles qui règnent en majesté .....
    Ah Patagonie , que tu es Belle !
    Pas d'ampoules ( un peu je crois ) l'éclat de ce lieu illumine de sa splendeur !
    Reposez-vous avant de partir pour Ushuaia .
    Bises


  • #3

    la danoche (jeudi, 26 novembre 2015 07:19)

    Pas bien réveillée : "pour d'autres périples " !
    Je conçois que tu railles Tournicotin taquin !

  • #2

    la danoche (jeudi, 26 novembre 2015 06:54)

    Coucou vous deux !
    Vous venez d'arriver à la lettre W ....bientôt la fin du voyage ? Le A de l'alphabet est collé au Z ....peut-être repartir pour d'autres pétoncles !!
    Cette année sabbatique ( donc sans rémunération) ne s'éloigne même pas du foot, pas possible ça!
    F comme feu ou le feu du chaudron !! Tu vas t'y retrouver tout cuit à ton retour garçon !!

    Pas mal le p'tit jeu .... je te vois bien devant un velociraptor ......toi qui craint la vue d'une mouche .......aïe aïe aïe . tu vas te faire "moucher" !
    Je gousse doucement .
    Allez bizz et att pour la suite .


  • #1

    n. (jeudi, 26 novembre 2015 05:58)

    Alors là c est vraiment petit Tournicotin !
    Moi qui m appretais à te dire "chapeau" pour ce papier !

El Calafate : la glaciaire attitude !

16-17 NOVEMBRE

« En fait, y’a des vers de terre en dessous ? » Perspicace, ce Tournicotin. Serait-ce la fraîcheur de la nuit qui s’annonce ? « Et bien d’autres bestioles. » Taquine, cette Tournicotine. « Mais c’est dégueulasse ! ».  La nuitée passée, notre « trouillou » des bêbêtes, telle une larve dans son duvet, a survécu. Dehors, le ciel pointe. De quoi motiver une Tourniquette pour son défi du jour : rejoindre le glacier Perito Moreno en stop. Comme la plupart de nos futures destinations en Argentine, tant que les compagnies de transport nous prendront pour des pigeons. Sur la carte, pas de difficultés. A la sortie d’El Calafate, c’est tout droit. Pendant 80 bornes. Sauf que beaucoup de touristes s’y rendent en bus. Que certains louent une voiture pour l’occasion. Et que les autres joignent un tour organisé. Alors, après une heure et demie de pouces levés, on se voyait déjà croupir sur le bas-côté toute la journée. Et manquer cette immensité glacée.

Au pire, on aurait déjà pique-niqué sous Renaude et son emplacement 13, des sandwiches à la mortadelle, d’autres au fromage. En s’imaginant face à un appareil à raclette. On aurait testé les cafés avec l’eau chaude de la douche (pas mal). On se serait aussi baladés tout près du lago Argentino, de son eau turquoise, ses chevaux et flamands-roses. On n’aurait donc pas perdu notre arrêt ici, à 230 kilomètres au sud d’El Chalten. Surtout qu’on a passé un agréable moment avec celui qui nous y a conduits. Le Père-Noël, en moins barbu. Rieur. Et nostalgique de ses années yéyé, à faire du stop pour voyager. Mais quand même ! Le Perito Moreno, quoi. Un glacier long de 14 kilomètres, large de cinq. Et haut de 50 à 60 mètres. L’un des seuls face auquel on peut sourire et s’ébahir sans retenue lorsqu’un bloc s’en détache. Car il n’est pas en régression. Chaque jour, il avance de deux mètres au centre et 40 centimètres sur les côtés. Alors, quand la petite voiture de ce couple d’Argentins a ralenti, on a souri. Et un nouveau patrimoine mondial de l’Unesco. Un !

 « Magniiiiifique », rie notre conducteur lorsqu’il apparaît au loin. A l’arrière, Tournicotin, coincé dans son bonnet péruvien, acquiesce. Et Tournicotine, « la bourgeoise » (selon Tournicotin : car voir deux fois le Perito Moreno à 27 ans, paraît que ce n’est pas commun ;) ), ne se lasse pas. Il est toujours là. Blanc et bleu. Depuis 2010, il s’est brisé, une fois. Puis il a repoussé. Et touche maintenant la presqu’île, depuis laquelle nous l’observons. Empêchant ainsi aux eaux de circuler. Elles vont monter. Et sous la pression. Il rompra de nouveau.

Le ciel est bien encombré. Il neige. La brume floute notre vision. Mais on perçoit et entend les blocs qui cèdent, perturbent le silence et provoquent quelques vaguelettes parmi les morceaux flottants. Sur ce champ de glace, des formes diverses. Aussi farfelues qu’un coup de pinceau de Gaudi. Les doigts de nos pieds sont engourdis par le froid. Près de quatre heures sont passées. A naviguer de passerelles en passerelles. Sur l’une d’elle, on a papoté avec Guillaume, un Français que l’on a déjà croisé trois fois depuis Cuzco, au Pérou. Ses aventures, les nôtres. Dormir sous la tente, sans matelas, manger froid, faire du stop. « Je savais que vous étiez des bourrins ! » Nous, on le prend pour un compliment. Métamorphoser un aficionado du canapé en aventurier. Et faire qu’une accro de la famille soit toujours là. Ça, c’est une Tourniquette réussie. Qui s’épanouit toujours, se fissure parfois. En constante progression, la glaciaire attitude quoi. 

Commentaires: 2
  • #2

    la danoche (mercredi, 18 novembre 2015 23:00)

    Ce blanc ce bleu... quelle pureté !
    Phénomène unique que ce glacier qui ne décroît pas !
    " quand le glacier avance ...... " !

  • #1

    Man (mercredi, 18 novembre 2015 21:54)

    Glacier magnifique ! Notre planète est fragile dans cette autre guerre du réchauffement climatique !
    La Tourniquette se complète et se ressemble je crois , avec une jeune fille sportive depuis toujours et un jeune homme , qui petit n'était pas qu'un simple spectateur mais acteur aussi !

    Garçon toi qui est plus que blanc de peau , devenir vert devant un vers . Allons !! OK pour les insectes car tu es allergique ....donc attention aux conséquences .

    Même de loin , avec ma fragilité et mon handicap , je sais que demain 19 novembre , tu seras par la pensée avec moi dans l'attente du résultat .Tu n'es pas si indépendant que ça ! Grand merci pour tout et bises à vous deux .



El Chalten : la tête à Paris

13-15 NOVEMBRE

Dans la capitale nationale du trekking argentin, ce vendredi 13 ne s’annonce tout de suite guère alléchant. Après une nuit glaciale passée sous Renaude, le réveil s’effectue au son des terribles bourrasques et des gouttes de pluie. Le thermomètre dépasse péniblement les zéros degrés, le café manque à l’appel, le brouillard règne partout en maître rendant, de ce fait, invisible, les mythiques sommets du Fitz Roy et des trois tours. Génial. Du coup, on passe le temps comme on peut. Puis, on cuisine, on papote et on se renseigne sur nos futures randonnées. Mais surtout, on délaisse Renaude pour s’offrir le confort d’un riquiqui lit douillet dans une nouvelle auberge. Chouette. Dehors, l’averse redouble d’intensité. Il est 17 heures. La télé est éteinte. « On peut regarder France-Allemagne sinon », lance Tournicotin. Cool. Promenade de santé face aux champions du monde en titre, but de Gignac, ce vendredi 13 commencerait presque à avoir de la gueule.

Ça, c’était avant que Tournicotine n’est mise à jour son fil d’actualité Whatsapp Blandine : « Sa mère, y’a eu deux fusillades à Paris et peut-être une prise d’otages au Bataclan, ils ont évacué Hollande du stade de France. 18 morts pour le moment ». On connaît tous la suite. Nous, on a vécu le drame de très loin. A 13 500 bornes précisément. Mais comme vous, on a eu peur. Comme vous, on a été soulagés en apprenant qu’Alexis, Thomas, Anne-Sophie, Josy et tous les autres étaient encore de ce monde. Comme vous, on s’est interrogés sur le pourquoi du comment des fichiers S pouvaient être encore en liberté et commanditer de telles ignobles actions. Comme vous, on s’est branchés sur une chaîne d’info et on a fait les comptes. 50, 78, 129, 132. STOP.

La tête à Paris, les jambes à El Chalten. Alors que faire ? Relativiser sur tout ce qui passe autour de nous. Bon début. Suzanne, la mamie déjantée de notre hôtel, met dans le même sac Arabes et terroristes islamistes avant de nuancer. Passons, passons. Les pâtes à plus de deux euros le paquet, l’avocat atteignant les 12 euros le kilo. Faisons avec, faisons avec. De toute façon, on l’a vite compris, ici avec un billet de 100 pesos, t’as plus rien : « en un an, les prix ont grimpé de 30 %  c’est de la folie », témoigne Suzanne. Le temps est pourri et les vents dépassent les 100 km/h. Peu importe, peu importe. Unie, la Tourniquette s’offre une petite sortie de 20 kilomètres, rentre trempée sans jamais avoir aperçu le renommé Fitz Roy mais franchement, y’a pire dans la vie non ?

A Paris, vient le temps des interrogations et des commémorations. Une sorte de retour au calme après la tempête… Du côté d’El Chalten, le soleil montre enfin le bout de son nez. Comme par magie. Nous permettant d’apercevoir ces sublimes montagnes coniques en forme de pyramide de Khéops ou cette lagune d’apparence laiteuse. Sinon, on ne marche plus couverts comme des esquimaux et on profite d’être dehors six heures durant pour s’aérer l’esprit, penser à autre chose. Difficile. On a envie de savoir comment l’enquête avance. Connaître le bilan définitif. Mettre un nom sur ces anonymes qui ont perdu la vie. Lire et tout voir sur le sujet. Simplement comprendre en fait.

Au départ, nous étions venus dans ce petit bled patagonien pour en prendre plein la vue côté panorama. On s’imaginait déjà avec à notre droite le fameux Fitz Roy et à notre gauche, les trois tours veillant sur sa majesté. Au final, El Chalten rimera avec neiges éternelles et haine en terre parisienne. Mais pas que. Car, comme un clin d’œil du destin, le 16 au matin, les deux sommets vedettes de la région se sont offerts à nous quelques minutes avant notre départ… Et oui, la roue tourne et tournera Daech, ce n’est qu’une question de temps. 

Commentaires: 5
  • #5

    D. (lundi, 23 novembre 2015 15:20)

    La grève est terminée !! Il faut des vitamines pour se mettre debout... Z. est revenue à la raison :)

  • #4

    la danoche (mercredi, 18 novembre 2015 20:51)

    Vous avez bravé le vent , la pluie , le froid pour terminer ce Marathon surhumain ! Bravo !
    Les souffrances ont dû accompagner la montée , mais quelle récompense ! Paradis sur terre !
    Quelques éclaircies pour vous féliciter .
    Et oui le temps change .... sommes encore dans le flou ici ......mais amélioration en vue .....en espérant l'embellie !
    Bizz

  • #3

    n. (mercredi, 18 novembre 2015 15:17)

    Grève de compote !!!!!! mais ça c'est juste pas possible ! que va dire papi boulie ?

  • #2

    D. (mercredi, 18 novembre 2015 11:00)

    Des envoyés spéciaux sur Créteil nous on fait part d'une grève en cours : Z. fait la grève de la compote !
    La vie continue malgrès tout :)

  • #1

    D. (mercredi, 18 novembre 2015 09:52)

    J'aurai adoré vous faire partager autre chose :(

A la frontière, le "road-trip" patagonien

9-12 NOVEMBRE

Des pissenlits. Des mottes de verdure. De la poussière qui s’évapore de la Caretera austral voisine. Seule, sur ce bucolique terrain, Renaude ne peut qu’être bien. Tournicotine, qui ne ce cesse de sauter comme un cabri tout en croquant dans une savoureuse pomme, aussi. Même Tournicotin, randonneur débutant il y a dix mois déjà, s’avoue sous le charme de ce chouette panorama. Le Cerro Castillo, nommé ainsi pour sa carrure de forteresse, à 2318 mètres d’altitude. Même pas peur : demain, la Tourniquette s’approchera de son sommet enneigé. En attendant, filons à la découverte du village qui le contemple. Quelques ruelles. Des maisonnettes colorées et leurs jardinets. Une ribambelle de gamins qui sort de l’école. Deux épiceries. Parmi les 400 habitants de Villa Cerro Castillo, on se sent bien. En Patagonie bien profonde, à une centaine de kilomètres au sud de Coyhaique, la « grosse » ville. En guise de dîner, le pique-nique sous la tente s’impose, après avoir attendu la livraison de pain, à 21 h 30. Pas de regret le jour suivant, quand, les mains glacées par le vent, on croque à nouveau dedans. C’est que les quatre heures précédentes n’ont pas été de tout repos. Près de 12 bornes de grimpette. Pour atteindre le pied du boss et profiter d’une vue sur la vallée et les Andes lointaines. Entre pâturages, forêts et déserts de roches. En chemin, faute de huemules, le cerf star du coin, on a croisé pas moins de six lapins bien en chaire. Gambadant de plus belle au son de nos pas qui craquent sur les feuilles et branches mortes. Aussi sèches que nos carcasses de retour de cette charmante, mais longue, rando.

Pas de temps à perdre, ce mercredi 11 novembre, vous chômez, on agit (pour une fois). Réveil matinal, pliage de tente express, entorse au règlement : on saute dans un bus pour être sûrs de ne pas louper le ferry devant nous conduire à la frontière argentine. Sur le lac, l’embarcation tangue sur une eau bien turquoise parfois troublée par la houle. Et, sans transition, nous voilà baladés dans le bac d’une camionnette. Direction le poste frontière. Notre tampon de sortie (provisoire) du Chili et nous voilà confiants, en route pour quelques jours dans le pays voisin. Ignorants encore qu’il nous faudra marcher un bon cinq kilomètres, chargés de nos sacs, pour valider notre passeport d’une empreinte argentine. Dure dure la vie d’un auto-stoppeur hein ! Mais tellement plaisante lorsque l’on se fait trimballer par les locaux. Tous différents. Du trentenaire et ses piercings, au volant de son bolide bien cabossé, curieux de savoir combien lui aurait coûté ce spécimen en France. En passant par l’habitué du ramassage de baroudeurs et ses autocollants smiley offerts en guise de bonne chance. Au père de famille, de retour de l’enterrement de sa mère. Avec lui, on a fait près de 600 kilomètres, sur la route 40 qui traverse l’Argentine. Des paysages surprenants, désertiques.

Un moment presque réconfortant après notre premier étape ratée : la ville de Perito Moreno, ses logements exorbitants (on comprendra plus tard que c’est le cas partout, depuis 2014 l’inflation et la dépréciation du peso) et ses banques qui n’acceptent pas les cartes de crédit étrangères. Rodrigo, donc, notre sauveur sur cette autoroute presque fantôme. Mais bien peuplée de bêtes en tout genre. Invasion de sauterelles, autruches qui affrontent les bourrasques et guanacos le pelage au vent. Sur la route, il a fait quelques écarts et freinages brusques, la faute aux tatous s’aventurant et à sa vue défaillante. Mais il nous a surtout gâtés avec ses chocolats, son sandwich et son café (sucré) chaud. C’est presque avec un peu de peine qu’on le quitte et le laisse retrouver sa petite famille, avec un de nos stickers souriants jaunes dans la poche, à Punta Arenas encore à plus de 500 kilomètres au sud.

Nous, il ne nous en reste plus que 90 pour débarquer à El Chalten, la capitale du trekking en Patagonie argentine. Alors que l’on s’imaginait déjà dormir à l’abri du vent, là-bas, au bord de la route, un van, avec à son bord trois « Frenchy », se stoppe. A bord, entassée avec les équipements d’alpinisme de nos trois Drômois et Brel à fond dans les oreilles,  la Tourniquette va bien. Prête à affronter une froide nuit patagonienne, pluvieuse et venteuse. Sous Renaude bien sûr.

Commentaires: 5
  • #5

    mmm (mardi, 17 novembre 2015 17:56)

    Coucou !
    Je vois je vois . toujours pas de gants ni de bonnets !!
    En effet pas banal toutes ces bêtes..... mais Syl peut fredonner : " ma préférence à moi" c'est le CABRI !
    Vous vous êtes assis vraiment sur tous les moyens de transports . Merci Rodrigo et vos semblables .
    Bien au chaud sous Renaude .... la forteresse veille !
    Plus que jamais , nous , ce soir , allons chanter : " Vive la France...."
    Bises

  • #4

    D. (mardi, 17 novembre 2015 16:32)

    Super spot pour faire du camping dis donc ! C'est Renaude qui doit être ravie :)

  • #3

    L.C (mardi, 17 novembre 2015 13:55)

    Whaouuuu magnifico!! Je profite d'une sieste de bébé E. pour m'évader dans vos récit avec toujours autant de plaisir ;)

  • #2

    la danoche (mardi, 17 novembre 2015 06:25)

    Nouveau pays , nouvelles sensations .....Heureuse de vous savoir en ces lieux lointains !
    Profitez de ces montagnes , vallées...... loin de la barbarie !
    Vous êtes au courant , ce vendredi 13 la France est encore tombée .
    Plus que jamais nous nous accrochons à nos 3 lettres : L... E....F..... et porterons haut nos couleurs !!
    Même sentiment que "n" et pensées pour nos concitoyens !
    Strasbourg sous grande protection avec les marchés de Noël qui approchent , mais comme dans votre chronique " même pas peur ".
    Bizz

  • #1

    n. (mardi, 17 novembre 2015 05:51)

    Est ce ce sentiment d être bien fragile sur notre terre ..... Dans ce récit .... Dame nature, sa grandeur et sa solitude dominent .... Heureusement troublée et animée par de la faune atypique à nos yeux européens ... Et des hommes sympathiques et serviables ! Ouf !

Le monde magique de "Patagonieland" Chili 

6-8 NOVEMBRE

Se rendre en Patagonie en basse saison c’est un peu comme s’offrir un ticket d’entrée pour Disneyland Paris hors vacances scolaires. On en prend plein la vue, on s’amuse comme des petits fous et en plus de cela, on est bien souvent seuls au monde au sein d’un terrain de jeu formidable. Certes, Mickey et Minnie ne sont pas de la partie mais trois jours passés à sillonner ce territoire vide de population suffisent amplement à se trouver des mascottes. Comme Ricardo et Maria-Luz, couple aisé de quinquagénaires venu s’offrir trois journées inoubliables dans ce paradis terrestre et qui n’ont pas hésité à nous « ramasser » au bord de la route à la sortie du parc national Queulat. Ou Ricky le chien, compagnon de camping dans un terrain vague situé à côté d’un bus magique blanc reconverti en lieu de squat. Sans oublier Friedman, chauffeur d’origine allemande, n’hésitant pas à se stopper quelques instants en plein milieu de la route 7 dite aussi « Carretera Austral » afin de poser (avec fierté et sans retenue bien sûr) à côté d’un panneau affichant le nom du général Pinochet. Chacun son truc.

Et puis, comme dans le parc d’attractions de Marne-la-Vallée, les divertissements ne manquent pas. Pas de Space Mountain ou de train fantôme ici mais des balades inoubliables menées à un rythme d’enfer. Comme celle menant au Ventisquero Colgante, glacier étonnamment suspendu à 1889 mètres au-dessus du niveau de la mer, perché en plein milieu d’une végétation luxuriante où l’on s’attend davantage à croiser Bagheera ou Mowgli. Sa chute latérale de 150 mètres de hauteur restera dans un coin de nos têtes. Tout comme ce vrombissement assourdissant dû à la désintégration d’un bloc de glace faisant plutôt penser au décollage d’un Airbus. Comme dans le royaume des enfants, il y en a pour tous les goûts en Patagonie. Si certains préfèrent les tasses à la maison de l’horreur, d’autres se sentent plus à leur aise dans le charmant village de Puerto Puhuyuapi et ses 500 âmes que dans la capitale régionale Coyhaïque ne possédant il est vrai aucune saveur particulière. Du petit, du gros. Mais aussi du beau. Uniquement du beau. Comme on se l’imaginait finalement.

La Patagonie vue de loin, ça devait ressembler à quelques routes tracées au milieu de nulle part, des montagnes enneigées, de la verdure en veux-tu en voilà et des maisons en bois disséminées à la sortie d’un virage au milieu d’un troupeau de vaches et taureaux. Sur le terrain, ça y ressemble fortement. Mais l’inventaire s’est enrichi durant notre passage : des cascades longues de plusieurs centaines de mètres cohabitent sur des courtes distances, les lacs se succèdent et semblent se défier sur la thématique « qui a l’eau la plus claire ? », tandis que les torrents impressionnent, les odeurs affluent et que les couleurs éclaboussent de toute part. A ce petit jeu d’ailleurs, le rouge triomphe grâce au fameux Embothrium coccineum connu aussi sous le nom de Notro, un petit arbuste de rien du tout qui, de par sa présence en masse, ne cesse de rendre la nature plus belle. Le jaune et le violet sont pas mal non plus au niveau de la flore, mais bon, un peu comme Pluto et Donald ont dû se rendre à l’évidence du côté de leur employeur, le boss c’est Mickey un point c’est tout. Nous, c’est le rouge. Même si, le vert n’est pas en reste, seigneur en toute occasion de la Patagonie... Alors qu’en France, il tire un peu la tronche après s’en être pris trois du côté de Gerland !

Commentaires: 7
  • #7

    La Tourniquette (lundi, 16 novembre 2015 21:21)

    Pour M&JP, oui, février c'est la saison haute. Mais du coup : il fait moins frisquet ;) Gros bisous à tous.

  • #6

    Bierce Chantal (vendredi, 13 novembre 2015 07:45)

    En lisant votre compte rendu, on s'y croirait......quel beau paysage, c'est magnifique. Vous etes très courageux les jeunes....l'aventure, l'inconnu...
    Merci à vous de continuer ce partage.
    Grosses bises.

  • #5

    M&JP (mardi, 10 novembre 2015 16:44)

    Un ptit renseignement la tourniquette, la basse saison c'est jusqu'à quand?? Je suppose qu'en février ce doit être la haute saison???? C'est vrai que ça donne envie d'y aller. Bonne continuation et allez les verts…… Besos…..

  • #4

    La Zozo family (lundi, 09 novembre 2015 15:18)

    BOOOUUUHHHH!! Carton "Notro" pour Tournicotin :)

    Gros bizous à tous les 2 quand même ;)

  • #3

    D. (lundi, 09 novembre 2015 12:48)

    Oooooouh tu prends des risques Tournicotin...Puni à la table des p'tits ! ;)

  • #2

    la danoche (lundi, 09 novembre 2015 11:15)

    Alors Syl tu plaisantes j'espère !!
    Léonie, sachez que St-Etienne est en position 5 au classement .... ( son ex-pote Valbuena a marqué pour l'OL ) ! Et oui !
    Le garçon ne doit pas être bien fier de la performance de ses "bleu" .....Ils se trouvent en place 13 , bien en phase avec leur département !
    Allez bizz et chao


  • #1

    n. (lundi, 09 novembre 2015 06:04)

    Alors là Tournicotin .... Du côté de Roanne ... Tu ne vas pas te faire des amis !

Chaiten : un volcan qui fume, enfin !

4-5 NOVEMBRE

Drôle d’accueil à Chaiten. A peine descendus du bus qui nous a baladés et (enfin) introduits en Patagonie ; depuis Puerto Montt au kilomètre 0 de la carretera Austral ou Route 7, entre pistes caillouteuses, bleds isolés et traversées en ferry ; qu’un agréable monsieur moustachu  nous indique déjà les options pour repartir. Non. La Tourniquette n’a pas fait onze heures de trajet pour que ce village ne soit qu’une étape. Pourtant, pas grand-chose pour nous y retenir. Les rues sont larges. Pierreuses. Presque vides. En levant les yeux, c’est un peu mieux. Des montagnes d’un côté, le Pacifique de l’autre.

Et si on les tourne quelques années en arrière, en 2008, tout s’explique. Cette année-là, après 10 000 ans d’un sommeil profond, le volcan Chaiten, 20 km au Nord, explose. Le 2 mai. Un nuage de cendres étouffe le paysage jusqu’à une trentaine de kilomètres d’altitude. Quatre jours plus tard, une coulée de boue recouvre le village. En 2010 et face à la pression d’irréductibles, le gouvernement lève l’interdiction d’y séjourner, rétablit l’eau et l’électricité. Des 5000 habitants, seuls 700 sont revenus. Cinq ans plus tard, Renaude y a trouvé un emplacement bien douillet. Dans le jardin d’une auberge. Accolée à une cabane boisée où l’on a pu faire notre popote et même notre premier feu ! C’est peu dire si l’on en est fiers. Entre un Tournicotin qui a toujours préféré croquer dans une merguez que de préparer le barbecue et une Tournicotine qui n’a d’autres souvenirs de feu de camp que ceux de sorcières avec les deux autres « L », il y a bien des années… L’aventure s’annonçait ardue. On a soufflé bien fort sur nos braises et on a beaucoup pleuré. Puis, c’est à peine si l’on s’apercevait dans notre cuisine patagonienne de bric et de broc. Jolis souvenirs et bonne préparation pour notre découverte du volcan.

Car du bas du sentier, on les distingue déjà : les fumerolles. Mais elles attirent bien moins l’attention que le paysage chaotique qui nous accompagne pendant les 600 mètres de grimpette jusqu’au cratère. Les traces d’une coulée dévastatrice que l’on piétine bouche bée. Des arbres morts. Des troncs plutôt, blancs, secs. Couchés ou restés là, immobiles. Comme seuls témoins d’une défunte forêt touffue. Une pause : pour respirer mais surtout l’observer. Cette trainée immense. Qui part de là-haut et finit par s’écraser là-bas, sur Chaiten. Une pause aussi pour zigouiller la flopée de mouches qui nous collent à la peau et fichent la trouille à Tournicotin, avec leurs pattes solides et leurs yeux globuleux (8 morts à 1 pour sa compère). Au sommet, on échange les rôles. La guerrière a peur. Le trouillard, moqueur. Ca gronde. Ouf, un avion. Par contre, ça craquelle vraiment. Face à nous, un dôme de terre énorme. Il s’est formé en 2008 et depuis, crache sa fumée. A ses pieds, de belles lagunes. Bleue, émeraude, jaunâtre. Et en bordure de cheminée, toujours ces squelettes végétales. Splendide. Si bien que l’heure et demie de contemplation dissipe les craintes et file à grande vitesse. Il faut partir. Car si la Patagonie est précieuse, c’est que les transports sont rares. Et comme à l’aller, on lève le pouce pour rejoindre Chaiten. Et, pas comme à l’aller, ça prend (un peu) plus de temps. Mais ça finit par marcher. Tant mieux, car on ne comptait (tout de même) pas attendre le bus de dimanche pour quitter le village.   

Région des Lacs : premières fois où...

30 OCTOBRE – 3 NOVEMBRE

Mais qui donc a diffusé cette idée que la première fois, « c’est bien souvent pas terrible » ? S’il ou elle se reconnaît dans ce texte, qu’il ou elle se pointe d’urgence dans la région des lacs chilienne avant de causer. De Puerto Varas - petite station balnéaire bobo née de l’arrivée des colons allemands au milieu du XIXe siècle - au hameau de Petrohué situé sur les bords du lac émeraude Todo los Santos, la Tourniquette a pas mal expérimenté. A goûté à tout. Et a beaucoup aimé. Bon, avouons-le, la mortadelle de poulet transgénique était peut-être de trop lors du pique-nique dominical mais sinon… le gâteau Kuchen, sorte de crumble maison, a bien vite fait de rattraper le coup dans le domaine culinaire.

Pour la première fois depuis près de dix mois, on a aussi été contraints de sortir les gros billets pour s’offrir le droit de passer la nuit dans la chouette Puerto Varas. Et ça, je vous l’accorde, c’est moins drôle. Vingt-cinq euros l’addition mais au moins, à ce tarif, l’eau était chaude et le petit-déjeuner inclus. Après, la cité est certes clinquante mais elle est demeure très charmante. A noter qu’ici, l’Allemagne règne en maître. Clinique, école, collège, tout renvoie à la langue de Goethe. Et  notamment l’architecture comme en témoignent les nombreuses maisons coloniales classées. De toutes les couleurs, toutes les formes. Avec vue sur le lac Llanquihue ainsi que sur le volcan enneigé Osorno et ses 2652 mètres de haut. Qui dit mieux ? Pas grand-monde. Si ce n’est peut-être, Pablo Fierro. Artiste peintre un brin jeté, qui a transformé au niveau de la jetée, une maison poubelle en un bric-à-brac incroyable, allant de la machine à affûter les lames de rasoir aux instruments de musique, dans lequel il n’y a vraiment rien à jeter. Chapeau monsieur. Et chapeau à toi aussi Tournicotin. Car pour la première fois depuis janvier, tu as (un brin) moins râlé que ton âme sœur durant ce laps de temps. Et ouais, tout est possible dans la vie.

Comme se taper de Pétrohué, 23 kilomètres de randonnée dans le sable volcanique pour aller faire des grattouilles à la base du volcan star. Et oui, après la neige de Pucon, les éléments nous gâtent en ce moment… Vue de loin, la mission s’annonçait ardue. Elle l’a été. Mais bon, ce n’est pas tous les jours que l’on se frotte au Paso Desolacion. Un terrain de jeu dans lequel on s’enfonce et on galère avant de se perdre dans un décor Jurassique où règnent le néant et les traces d’un passé chaotique. Avec ses innombrables alluvions de lave, larges d’une dizaine de mètres et profondes comme la taille de 400 Eliott mis bout à bout (Salut à toi au fait, on espère que tu vas bien et que t’es cool avec tes parents).

Sinon, ta petite sœur Renaude a vu le jour pour la première fois ce 31 octobre. Enfin ! Sur le  terrain de camping de la famille Kuschel, des gens adorables vivant au milieu de la ferraille, des poules, des chiens errant et des bouteilles de blanc ouvertes à huit heures du mat’… Chez eux, on se souviendra longtemps des deux nuits passées à contempler un panorama de dingue composé de forêts de pins, d’une étendue d’eau turquoise, de sommets enneigés et de volcans actifs. Surtout que, pour la première fois au Chili, on a goûté au paquet de galettes sucrées Triton au goût Cappuccino. Et à mon avis, tu les aurais appréciées ptit’bout. Tout comme cette première omelette fabuleuse confectionnée par ta tata préférée.

Ah oui, j’allais omettre de signaler. Pour la première fois, la Tourniquette s’est affrontée au Mikado. Et passons vite le côté résultat mais Tournicotine a raflé la mise à deux reprises en deux parties. Finalement, c’est vrai que la première fois, « c’est bien souvent pas terrible » quand même…

Commentaires: 3
  • #3

    mmm (mardi, 03 novembre 2015 13:11)

    Que de premières fois !!
    * l'inauguration de la tente Renaude....bien confortable
    * un nouveau surnom de Tante pour notre Tournicotine
    * l'entrée de la sortie des gros billets
    * un Tournicotin qui proteste moins , mais ......avec bonne humeur
    Belles premières dans ce magnifique décor !

  • #2

    D. (mardi, 03 novembre 2015 11:24)

    Un lac, des montagnes bien blanches, et des petites maisons en bois...vous ne seriez pas en Suisse ? <3 <3

  • #1

    n. (mardi, 03 novembre 2015 06:16)

    Je ne dirai qu un mot CHAPEAU ! ;)